1-Déconstruire/reconstruire la conception des rôles de l’école dans notre société : Comment ne pas se désoler de querelles égotistes et cache-misère, caricaturées par des médias avides d’ « évènements », entre « instructionnistes » et « éducationnistes », alors que le bon sens et la considération pour notre jeunesse, traduits en actes en quelques établissements, montrent que former des citoyens suppose une pédagogie réconciliatrice de ces deux finalités.
2-Déconstruire/reconstruire le lien entre l’école et la société : comment ne pas être effaré par la colonisation cynique de la première par la seconde bien que l’on sache combien former demande patience, prise de recul, coopération, empathie pour notre jeunesse ?
3- Déconstruire/reconstruire la représentation de l’école : comment ne pas se désoler de l’inlassable peu flatteuse image, largement entretenue par des médias paresseux, qui du coup « l’élaborent », d’une école étriquée, peu ouverte, crispée, quand de nouveaux « hussards de la République » montrent quotidiennement ici et là, maintenant, que vivre notre école avec efficacité, créativité et plaisir est possible ?
4- Déconstruire/reconstruire la classe et de l’espace scolaire : comment imaginer qu’un élève puisse encore apprendre dans une salle de classe en un rapport frontal avec l’enseignant ce qui limite grandement les interactions fructueuses du co-apprentissage ?
5- Déconstruire/reconstruire le temps scolaire : Comment continuer d’agréer un rythme fondé essentiellement sur l’unique heure de cours alors que celui des élèves est diversifié comme celui des tâches à accomplir, rebelle à un cadre si rigide ?
6- Déconstruire/reconstruire l’organisation institutionnelle de l’établissement scolaire : comment vivre positivement dans une communauté éducative où domine trop souvent la routine, le fonctionnement pyramidal, l’autoritarisme, au préjudice de la décision partagée, de la dynamique du compromis ?
7- Déconstruire/reconstruire les modalités de travail des enseignants : comment concevoir encore qu’un enseignant reste majoritairement un travailleur solitaire non intégré dans une équipe disciplinaire et multidisciplinaire où la coopération est un puissant levier qualitatif ?
8- Déconstruire/reconstruire le rôle l’enseignant : comment accepter encore qu’un enseignant ne soit souvent qu’un exécutant dispensateur de savoirs, ouvrier qualifié et non un ingénieur concepteur apte à saisir la complexité de sa tâche, un animateur de groupe, un entraîneur, un coopérateur ?
9- Déconstruire/reconstruire la représentation du métier d’enseigner : Comment ne pas mettre en cause cette image figée depuis des dizaines d’années, y compris auprès de nombreux aspirants/professeurs alors que les pratiques sociales, les technologies, le public scolaire, les territoires évoluent et supposent la mise en œuvre d’autres démarches, d’autres outils, d’autres rapports ?
10- Déconstruire/reconstruire la formation des enseignants : comment ne pas voir la part étriquée actuelle de sa dimension pratique au détriment d’une véritable alternance comme dans la plupart des autres corps de métier ?
11- Déconstruire/reconstruire la conduite de l’apprentissage : comment maintenir de façon aussi prégnante le cours magistral qui convient surtout au professeur et interdit l’errance féconde de la formation par le projet, la collaboration, la co-élaboration , la recherche, l’expérimentation ?
12- Déconstruire/reconstruire les formes d’évaluation : comment se satisfaire sempiternellement de la contamination de celles-ci par la permanence du baccalauréat en perte de sens au détriment d’autres formes qui ont fait leurs preuves : conseil, accompagnement, valorisation, transparence, auto et co-validation… ?
13- Déconstruire/reconstruire l’organisation de la formation par disciplines scolaires : comment ne pas se désoler d’un quasi inamovible découpage des programmes par matière alors que dans la vie réelle la plupart des activités humaines bénéficient de la contribution polyphonique de plusieurs domaines ?