Cette série de « billets » (six au total) cherche à RÉSUMER le chapitre « l'inconscient et ses mythologies » de l'ouvrage Psychologie de la vie quotidienne de Jacques Van Rillaer (JVR) [1].
Aussi érudit [2] qu'agréable à lire, le chapitre en question resitue historiquement l'émergence de la notion d'inconscient.
Il expose également de nombreux aspects de l'évolution des connaissances sur le sujet, celles de la psychologie scientifique en particulier, souvent peu connu dans notre « beau pays » ; et pointe le « danger » d'invoquer cette notion à tout propos.
C'est peu de dire qu'au final, le concept d'inconscient en sort « dépsychanalysé » [3]...
Plan du billet :
Il est, par nature, calqué sur celui du chapitre.
Il comprendra donc les sous-chapitres suivants [4] (les numéros de sous-chapitres apparaissant dans cette note ont été ajoutés pour la clarté de la lecture ; ils n’existent pas dans l’ouvrage) :
VII. L'EPIDEMIE DES FAUX SOUVENIRS D'ABUS SEXUELS
VIII. L'EXPLORATION DE VIES ANTERIEURES
IX. LES ENLEVEMENTS PAR DES EXTRATERRESTRES
X. POURQUOI IMAGINONS-NOUS DES SOUVENIRS ?
VII. L'ÉPIDÉMIE DES SOUVENIRS D'ABUS SEXUELS
Influencé sans doute, lors de son séjour à Paris (1885-1886), par les ouvrages de Tardieu et Brouardel sur les « attentats à la pudeur » perpétrés à l'encontre d'enfants, Freud a d’abord affirmé, pendant à peu près deux ans, que toutes les « psychonévroses » sont causées par le refoulement de traumatismes sexuels subis dans l'enfance. Il a ensuite rejeté cette théorie de la séduction au profit d'une explication par des fantasmes incestueux, suscités par le complexe d'Œdipe des enfants, devenue la doctrine officielle de la psychanalyse jusqu'à nos jours.
Cette réorientation a entraîné, via la popularité du freudisme, la négation massive (par les psychanalystes, quasi sans exceptions, mais aussi par la majorité des professionnels de la santé et des hommes de loi), pendant environ quatre-vingts ans, de la réalité des abus sexuels commis sur des enfants.
Or, comme dit plus haut (voir partie IV), à partir de trois ans, les personnes ayant réellement subi un traumatisme important — de nature sexuelle ou autre — ne peuvent l'oublier ou le « refouler », même si elles le souhaitent ardemment.
Quelques thérapeutes ont écouté les récits de femmes abusées sans automatiquement les décoder comme des productions fantasmatiques. Deux auteurs se détachent dans cette sorte de remise en question :
- Judith Herman : avec son ouvrage Father-Daughter Incest (Harvard University Press, 1981), cette psychiatre américaine a été l'une des premières à dénoncer la théorie du fantasme comme le moyen souverain de disqualifier toute accusation de sévices sexuels subis dans l'enfance.
- Jeffrey Masson : psychanalyste américain, ancien directeur des Archives Freud à Washington, Masson fit publier une édition intégrale de la correspondance entre Freud et Fliess, quand seule la version de 1950, avec plus de 50 % des manuscrits omis, principalement à l'initiative d'Anna Freud, officiellement « pour des raisons de discrétion médicale ou personnelle » était alors disponible (en comparant les deux publications, plusieurs chercheurs en ont tiré des conclusions accablantes concernant l'objectivité et même l'honnêteté de Freud. Dans la version complète, on apprend par exemple que Freud consommait régulièrement de la cocaïne, qu'il recherchait des patientes fortunées, qu'il écrivait à Fliess pendant que des patients faisaient leurs associations libres sur son divan, qu'il a menti quant au nombre de ses patients et qu'il a inventé des cas pour prouver sa théorie).
Le monde des psychothérapeutes américains fut secoué par la publication de son livre L'Attaque de la vérité. L'élimination par Freud de la théorie de la séduction (1984).
Herman et Masson partagent l'idée qu'il suffisait de remonter jusqu'à la théorie de la séduction de 1895-96 pour retrouver la vérité. Selon Herman, en y renonçant, Freud « avait élaboré une psychologie d'hommes ». Selon Masson, « la théorie de la séduction est la véritable pierre angulaire de la psychanalyse. ». En l’abandonnant (1897), Freud aurait « manqué de courage ». À partir de septembre 1897, Freud aurait orienté la psychanalyse dans une fausse direction.
Masson (exclu de l'Association internationale de psychanalyse et congédié des Archives après l’exposé de ses conceptions dans le New York Times) et Herman sont apparus comme des cautions scientifiques pour des féministes qui, à partir des années 70, protestaient énergiquement contre le déni systématique des cas réels d'abus sexuels.
Au cours des années 80, des groupes d'entraide et de thérapie pour « survivantes de l'inceste » se sont, dans un mouvement bien entretenu par les médias (talk-shows...), multipliés à travers les États-Unis. Au début des années 90, « quasi tous les soirs, dans toutes les grandes villes américaines, des groupes de «survivants de l'inceste et de rituels sataniques» se réunissent. (Time, 29/11/93, p.47) »
Au début, les participantes de ces groupes étaient de vraies victimes d'abus. Elles ont été rapidement rejointes par des femmes qui n'avaient aucun souvenir de sévices endurés dans l'enfance, mais qui avaient été convaincues par leur psy que tous leurs problèmes actuels et passés n'étaient que les symptômes de traumatismes sexuels refoulés.
Des psys se sont alors spécialisés dans la remémoration des abus refoulés. Une nouvelle thérapie est née : la thérapie des souvenirs retrouvés (recovered memory therapy). Elle utilise plusieurs techniques, dont les principales sont l'hypnose, la thérapie de groupe et surtout la combinaison de ces deux moyens souverains de persuasion.
La grande majorité des praticiens de cette « thérapie » n'ont pas de diplôme universitaire de psychologie ou de psychiatrie. Une partie d'entre eux se sont proclamés thérapeutes après s'être découverts abusés dans l'enfance et avoir suivi une « formation » chez un « psy » ou un gourou ignorant tout de la psychologie scientifique.
Deux exemples typiques de ces « thérapeutes » sont Ellen Bass et Laura Davis. Ces deux Américaines ont publié en 1988 la « bible » des survivants de l'inceste : The Courage to Heal : A Guide for Women Survivors of Child Sexual Abuse (vendu à plus de 750.000 exemplaires, en moins de dix ans, rien qu'aux États-Unis).
Bass et Davis, et les auteurs qui leur ont emboîté le pas, proclament que l'inceste père-fille est une véritable épidémie : un tiers des femmes américaines auraient été abusées par leur père durant l'enfance. La toute grande majorité d'entre elles auraient totalement refoulé ce crime, mais en souffriraient tout au long de la vie. Comme l'affirmait péremptoirement Masson, ces abus sont « au cœur de toute névrose grave ». Pour conclure automatiquement à des abus refoulés, il suffit de reconnaître des symptômes — aussi divers et banals ! — que de l'anxiété, des attaques de panique, des périodes de dépressivité, des difficultés sexuelles, un manque de confiance en soi ou la peur de nouvelles expériences. Bass et Davis mettent en garde contre le doute : « Si vous pensez avoir été abusée et que votre vie en porte les symptômes, alors vous l'avez été. » Toujours selon ces auteurs, la guérison psychologique est possible, mais à deux conditions : retrouver les véritables souvenirs d'abus et affronter les coupables, de préférence en les dénonçant publiquement, par exemple à l'occasion d'une réunion de famille. Les poursuites judiciaires sont vivement encouragées : elles permettent de payer le thérapeute.
Les conséquences de ces thérapies furent désastreuses :
pour les accusés : parents injustement accusés, gravement perturbés, condamnés à de lourdes peines de prison et des amendes énormes…
- … comme pour les accusatrices : si des personnes réellement traumatisées doivent pouvoir parler, dans un contexte rassurant, de leurs expériences passées, pendant un certain temps, la focalisation répétitive sur des dommages subis — même s'ils sont réels — ne fait qu'entretenir le ressentiment et favorise l'éclosion de troubles psychologiques.
Il arriva parfois que des « thérapeutes » soient confondus (par exemple, ceux de Nadean Cool ou de Beth Rutherford) et, à leurs tours, condamnés à d'énormes amendes. Dans le cas de Rutherford, il s'agissait d'un prêtre : cet exemple illustre le fait que des autorités religieuses — notamment des chrétiens fondamentalistes — et des « conseillers » de toute espèce ont largement participé à ce délire collectif.
Les psychologues scientifiques ont peu de pouvoir pour dissiper les mythologies de l'inconscient véhiculées par des collègues « psys » et répandues dans le public. En l'occurrence, la principale raison du reflux du Mouvement de la mémoire retrouvée a été la production de souvenirs de plus en plus délirants, notamment des tortures subies dans des sectes sataniques, dans des vies antérieures et dans des soucoupes volantes.
VIII. L'EXPLORATION DE VIES ANTÉRIEURES
Depuis longtemps, des hypnotiseurs de foire et des hypnothérapeutes font vivre par leurs sujets des « régressions en âge ». La personne hypnotisée est censée retourner à l'âge de cinq ans, par exemple, et retrouver ainsi des expériences de cette époque, telles qu'elles se sont réellement déroulées.
Des recherches expérimentales (Schacter, Spanos...) montrent clairement que les sujets, en fait, jouent un rôle : les adultes se comportent en fonction des connaissances qu'ils ont des conduites des enfants, ils parlent « à la manière » d'un enfant, mais la construction d'une partie de leurs phrases est bien plus élaborée que celles d'un enfant.
Certains hypnothérapeutes proposent de « régresser » au-delà de la conception.
Mais toutes les données scientifiques actuelles montrent que les expériences de vies antérieures sont des constructions imaginaires, qui illustrent une fois de plus la malléabilité des souvenirs et la crédulité de l'Homo « sapiens ».
L'aspect le plus inquiétant de la croyance dans la mythologie des vies passées est la naïveté d'une partie des psychothérapeutes. Une enquête (Yapko, années 1990) portant sur plus de 800 thérapeutes américains (pas nécessairement hypnothérapeutes) nous apprend qu’à la question « L'hypnose peut-elle être utilisée pour retrouver des souvenirs de vies antérieures ? », 28 % ont répondu « oui » ! La même enquête révélait que la majorité de ces cliniciens ignorait les recherches scientifiques sur l'hypnose ou ne leur accordait guère de crédit. Rien n'est plus facile pour l'homme que de croire.
IX. LES ENLÈVEMENTS PAR DES EXTRATERRESTRES
Dans les années 60, un nombre croissant d'individus ont déclaré avoir vu des vaisseaux spatiaux « non identifiés », mais également des extraterrestres. Des portraits de ces visiteurs sont apparus dans des magazines et sur des couvertures de livres (humanoïdes sans cheveux ni oreilles, avec une grande tête, de grands yeux et une fine bouche, de longs bras et des jambes très minces).
Les premiers extraterrestres étaient pacifiques (récit de Claude Vorilhon, alias Raël), mais il y eut ensuite des récits d’enlèvements (Betty et Barney Hill), voire de sévices, largement propagés par la télévision et la presse à sensation.
En quelques années, les cas se sont multipliés de façon stupéfiante et les sévices racontés sont devenus de plus en plus pénibles, du moins en Amérique du Nord. Dans les années 60, les personnes « enlevées » ne l'avaient été qu'une fois. Vingt-cinq ans plus tard, des patients découvraient, « grâce à l'hypnose », qu'ils avaient été enlevés à de multiples reprises depuis l'enfance. Les femmes étaient violées, les hommes subissaient l'introduction d'instruments dans le pénis pour la récolte de sperme.
Depuis les années 80, un nouveau débouché s'offre aux psys, diplômés ou non : la thérapie des victimes d'extraterrestres. Incroyable mais vrai : plusieurs de ces thérapeutes en sont venus à croire les récits de leurs patients :
Budd Hopkins, artiste peintre new-yorkais devenu hypnothérapeute, auteur de deux best-sellers sur le sujet. Ses patients, qu'il faisait voyager à travers leur Inconscient grâce à l'imagerie mentale guidée — sous hypnose ou non —, ont pratiquement tous découvert que les extraterrestres les avaient utilisés pour s'approprier du matériel génétique en vue de revitaliser leur propre espèce.
John Mack, psychiatre rattaché à l’université de Harvard, qui explique que le traumatisme est tellement violent que la plupart des victimes n'en gardent aucun souvenir conscient et que seuls quelques « symptômes » permettent ensuite de faire le diagnostic. Quels symptômes ? Un sentiment général de vulnérabilité, en particulier la nuit, la peur des hôpitaux, des ascenseurs, des animaux et des contacts sexuels. Seul un thérapeute spécialisé peut alors pénétrer au « cœur de la névrose » et procéder à la remémoration rédemptrice.
La théorie freudienne de 1895-96, relookée, reprend du service…
A Harvard, les collègues de Mack n'ont pas du tout apprécié : à ces positivistes bornés, Mack répond qu'il est grand temps de reconnaître « la possibilité qu'il existe des univers parallèles et d'autres dimensions de la réalité, dont des informations et des matériaux peuvent entrer dans notre monde physique. »
Aujourd'hui, à de rares exceptions près, les scientifiques sont convaincus de l'inexistence de visiteurs extraterrestres, la perception d'ovnis pouvant avoir diverses causes, qui s'expliquent pratiquement toutes par la science contemporaine.
Des études (Spanos) montrent que des personnes déclarant avoir été en contact direct avec des extraterrestres ou des ovnis ne souffraient pas de troubles psychologiques importants, mais se caractérisaient par la croyance sans réserve dans des phénomènes paranormaux (réincarnation, télépathie, etc.), une forte imagination et des sensations corporelles inhabituelles.
X. POURQUOI IMAGINONS-NOUS DES SOUVENIRS ?
Aujourd'hui, tous les psychologues scientifiques s'accordent sur une conception « constructiviste » de la mémoire (conception déjà bien argumentée dans un ouvrage de Frederic Bartlett paru en 1932) : se souvenir d'événements, ce n'est pas tout simplement amener à la lumière de la conscience des photos rassemblées dans l'Inconscient comme dans un album, c'est « construire » des significations et des images mentales à partir d'événements — dont certains ne se sont pas réellement produits. Nos souvenirs sont composés de faits et de fictions, en proportions variables selon le type de souvenirs et le contexte de leur évocation. Ils présentent des lacunes, des déformations — parfois considérables — et même de pures inventions.
Les faux souvenirs extravagants organisés en longues séquences peuvent s’expliquer, entre autres, par :
- « l'erreur de la source » (parfois appelé « transfert inconscient ») : on se souvient correctement d'informations, mais on se trompe sur leur provenance. L'erreur de la source peut porter sur des rêves. Certains faux souvenirs sont des rêves remémorés comme étant des événements réels (cas fréquent pour les récits d'enlèvements par des extraterrestres).
des hallucinations : environ 2 % des personnes font, au moins une fois dans leur vie, l'expérience d'une hallucination, sorte des rêves à l'état d'éveil, qui peuvent être la conséquence d’une privation importante de sommeil ou une longue activité monotone et qui peuvent survenir lors de la phase de l'endormissement et celle du réveil.
On a pu montrer expérimentalement que le simple fait d'imaginer un événement amène certaines personnes à croire qu'elles ont réellement vécu cet événement dans le passé (voir par exemple Mazzoni et Memon, « biopsie de l'auriculaire »).
Les personnes convaincues d'avoir vécu des événements terribles, qui n'ont pas eu lieu, se caractérisent par une disposition à fantasmer et une difficulté à parfois distinguer des événements réels, des produits de leur imagination et des scènes de films. Les chercheurs anglo-saxons parlent de « fantasy prone personality ». L'environnement culturel fournit des images et modèle l'interprétation des expériences vécues (au Moyen Age : diables, dragons, anges ; aujourd'hui : répliques d'E.T. sortant de vaisseaux high-tech – croyances diffusées et renforcées avec internet et les groupes d'entraide ou de thérapie).
Un élément fondamental de notre culture occidentale est l'augmentation considérable de psys qui explorent inlassablement l'Inconscient, conçu comme un immense réservoir d'événements et de fantasmes refoulés. Une grande partie de la population croit que cette exploration est la condition nécessaire et suffisante pour cesser d'être mal dans sa peau ou pour trouver le bonheur. Si le thérapeute croit dans la théorie des sévices oubliés et que le patient lui fait confiance, ils « travaillent » ensemble jusqu'à produire les souvenirs recherchés. La thérapie devient alors une « folie à deux », un processus dans lequel deux personnes se renforcent mutuellement à croire des interprétations délirantes.
Beaucoup de gens ignorent à quel point des psys peuvent faire des dégâts, même lorsqu'ils ont des diplômes universitaires. Yapko, à la fois chercheur scientifique et clinicien, écrit très justement : « La thérapie suppose nécessairement d'exercer une influence. Une réalité fondamentale de la pratique clinique est que celui qui a du pouvoir thérapeutique a aussi le pouvoir d'être antithérapeutique. Des gens peuvent-ils être amenés à adopter des croyances qui leur sont vraiment néfastes ? Oui. Les gens peuvent-ils convaincre d'autres ou se convaincre eux-mêmes que des événements inexistants se sont produits ? Assurément. »
NOTES :
[1] Odile Jacob (2003), 336 pages (pp. 149 à 222, pour le chapitre résumé).
[2] Ce seul chapitre, qui compte 74 pages, comporte 170 (cent soixante-dix) notes de bas de pages !
[3] La « dépsychanalysation » de ce concept n'est pas anodine dans notre pays où tout élève de Terminale reçoit un enseignement de philosophie dans lequel, comme le rappelle plaisamment ici(p. 3) l'éditorialiste de « Côté Philo » : « Aucune autre notion (au programme que celle d'inconscient, NDJLR) ne sert de prête-nom à un auteur. » !
Cette série de billets permettra, je l'espère, de rétablir un peu de faits dans un monde largement peuplé de légendes... et de mythologies.
[4] Les 11 sous-chapitres s'intitulent :
I. L'INCONSCIENT, IL Y A PLUS DE 300 ANS
II. L'INCONSCIENT À L'AUBE DE LA PSYCHOLOGIE SCIENTIFIQUE
III. EXEMPLES DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES SUR L'INCONSCIENT AU XXème SIÈCLE
IV. BUVEZ COCA-COLA : ACHETEZ MES CASSETTES
V. EVENEMENTS SANS SOUVENIRS, SOUVENIRS SANS EVENEMENTS
VI. FORCE ET FRAGILITE DE LA MEMOIRE
VII. L'EPIDEMIE DES FAUX SOUVENIRS D'ABUS SEXUELS
VIII. L'EXPLORATION DE VIES ANTERIEURES
IX. LES ENLEVEMENTS PAR DES EXTRATERRESTRES
X. POURQUOI IMAGINONS-NOUS DES SOUVENIRS ?
XI. DU DANGER D'INVOQUER L'INCONSCIENT