Réunis en assemblée à l’issue de nos réunions d’entente à Strasbourg, nous, professeurs de philosophie, correcteurs en séries générales, déclarons notre ferme opposition à l'actuelle réforme à marche forcée du baccalauréat et du lycée, qui refuse de tenir compte des objections et difficultés prévisibles de sa mise en œuvre.
Les conséquences s’annoncent catastrophiques pour notre discipline :
— suppression des dédoublements en séries technologiques,
— diminution de moitié de l’horaire en EMC, diminution du poids de l’épreuve de tronc commun de philosophie dans la note globale du baccalauréat,
— conditions d’élaboration du programme, qui sont dépourvues de toute concertation digne de ce nom,
— indétermination des modalités d’évaluation finale en spécialité HLP.
Plus généralement, pour l'ensemble des disciplines :
— déstructuration de l’année scolaire par le contrôle continu
— alourdissement des effectifs,
— alourdissement des temps d’évaluation,
— éparpillement des services,
— absence de moyens prévus pour toutes les activités de concertation requises par l’enseignement de spécialité,
— renforcement des inégalités territoriales dans l’offre d’enseignement,
— mise en concurrence des établissements,
— remise en question du caractère national du baccalauréat,
— compte tenu des contraintes d’organisation des établissements, l’impossibilité de fait, pour les élèves de choisir librement leurs enseignements de spécialité,
— aberration du lycée 4.0, qui entend généraliser l’utilisation des écrans, alors que celle-ci devient un problème de santé publique chez les jeunes, sans parler de la nocivité écologique de l’opération et de la prise en main prévisible des moyens pédagogiques par l’industrie informatique.
Nous encourageons l’ensemble des collègues, de toutes les disciplines, à profiter des réunions d’entente pour se mobiliser et réfléchir aux moyens d’action : grève des jurys de délibération, rétention des notes.
Strasbourg, lycée Couffignal, le mardi 18 juin 2019.

