Deux aventuriers sont de retour. Ils seront sans aucun doute longtemps obsédés par la mort de deux militaires venus les sauver. Je leur dis mon amitié.
J’ai aussi envie de dire l’aventure… de comparer ce qui sur le terrain n’est jamais tout à fait comparable. Pendant vingt ans, avec mon épouse, à notre manière, sans voyagistes, avec pour seuls guides nos intuitions et nos envies de voir, d’aimer une nature parfois hostile… nous nous sommes bien sortis de quelques faux pas, de quelques décisions qu’il aurait été possible d’éviter. Les Andes, l’Amazonie, le delta de l’Orénoque… L’Amérique Latine … la chance, pas un seul accroc !
Si, une fois, à Lyon, trois malfrats sur un trottoir ! C’est dangereux, Lyon !
Ironie du sort, notre fils, aventurier s’il en était, expatrié au pays de son aventure, est mort sur sa moto arrêtée au signal rouge d’un carrefour, renversé par une automobiliste imbibée… La mort surprend où on ne l’attend pas. Je suis né dans une caserne … l’armée, une aventure aussi… qui parfois se termine mal !
Alors, de grâce, les critiques toujours avisés … continuez à voyager en hordes civilisées de voyageurs bien-pensants, sur des trottoirs normalisés, jusqu’à ce qu’une tuile mal vissée mais bien avisée tombe d’un toit. Les militaires seront aussi là pour vous ramasser. C’est l’aventure que vous avez choisie, ce n’est pas la mienne, ce n’était pas la leur.
Arrêtez d’accabler deux aventuriers qui ont pris, dans les conditions qui étaient les leurs, les décisions qui leur semblaient sans aucun doute les meilleures.