Description par Lissagaray, membre de la Commune, dans son Histoire de la Commune de 1871, du Figaro et de la presse bourgeoise à la fin du Second Empire ...

"Villemessant (patron du Figaro) avait sous cet Empire qui fit sortir toutes les sanies, créé le journal-type de la presse de joie, Le Figaro. Une escouade de petits drôles plus ou moins écrituriers allaient à la Cour, à la Ville, au théâtre, dénicher le cancan, le scandale du jour, l'anecdote croustillante, écoutant aux portes, flairant les cuvettes, fouillant les poches, recevant quelque fois la pièce, souvent le pied. Paillard, conservateur, religieux, Le Figaro était l'organe et l'exploiteur de cette truanderie de dignitaires, de boursiers et de filles qui levaient les écus et la jambe. Les gens de lettres l'avaient adopté, y trouvant pâtée et tréteau. Le Gouvernement l'utilisa pour insulter l'opposition, ridiculiser les républicains, calomnier les réunions publiques, accréditer les faux complots qui pouvaient rattacher les timides à l'Empire. Son succès créa des rivaux. En 1870 cette presse arétine, riche, achalandée, faisait vivre une nuée de proxénètes littéraires qui eussent déshabillé leur mère en public pour placer leur copie".
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