Cet après-midi du 2 avril, des miliciens fascistes au service du BJP (parti au pouvoir) ont tenté d'assassiner par tir de balles et jets de pierres, le leader paysan Rakesh Tikait, alors qu'il revenait d'un meeting qu'il avait tenu au Rajasthan.
Aussitôt les paysans ont bloqué le périphérique de Delhi et la principale voie d'accès à la capitale et de nombreuses routes dans le pays.
Les dirigeants paysans ont annoncé qu'ils ne laisseraient pas faire et intensifieraient leur riposte.
Depuis quelques jours, le BJP perd peu à peu le contrôle de la situation au profit des paysans et ça se voit.
Les paysans marquent en effet de plus en plus de points de jour en jour que ce soit en extension géographique de la contestation ou en entraînement dans la lutte de couches de la population toujours plus diversifiées. Face à cette lente mais progressive montée en influence que le pouvoir n'arrive pas à enrayer, il semble impuissant et en est réduit à multiplier les provocations, en même temps qu'il multiplie les gestes d'intensification de la répression.
Ainsi dans l'Etat de l'Haryana que le BJP dirige mais où il perd de plus en plus le contrôle de l'Etat, avec hier un premier ministre empêché d'atterrir avec son hélicoptère dans son Etat et empêché de rentrer dans sa propre maison par les piquets paysans, le gouvernement de l'Haryana a sorti une nouvelle loi qui permet de prendre leurs propriétés aux personnes ayant participé à des manifestations illégales, ce qui a mis encore un peu plus en colère les paysans.
Avant-hier, face à ces provocations du BJP, les leaders paysans avaient averti le gouvernement que s'il voulait la guerre, ça ne leur faisait pas peur, qu'il l'aurait et qu'ils allaient bloquer le Parlement de manière illimitée.
Cette attaque de Rakesh Tikait intervient donc au surlendemain du jour où les dirigeants paysans ont appelé l'ensemble de la population à les rejoindre pour le blocage illimité du Parlement début mai : une manière peut-être de dire aux paysans et à leurs soutiens que s'ils viennent à Delhi, voilà ce qui les attend, bien pire encore que les provocations auxquelles les milices fascistes du pouvoir s'étaient déjà livrées le 26 janvier lors de la première entrée des paysans dans Delhi.
Quoi qu'il en soit, on assiste à une situation où le gouvernement est de plus en plus sur la défensive, semble impuissant face à une situation qu'il sent lui échapper de manière inéluctable, et panique en se lançant dans une violence qui ne pourra qu'unifier un peu plus la population indienne contre lui et mûrir sa détermination globale.

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