
Source: Luttes Invisibles
Abdallah Hamdok, 1er ministre civil, a donc démissionné.
Il avait accepté, contre les révolutionnaires, de participer à un gouvernement mixte civils et militaires après la chute de la dictature en 2019.
La rue avait repris ses manifestations contre lui et sa politique économique contre les plus pauvres, début octobre. Face à la menace d'une nouvelle révolution populaire, les militaires ont pris le pouvoir le 25 octobre 2021 et ont démissionné et arrêté Hamdok. Après un mois de prison, les militaires l'ont sorti du placard pour lui redonner sa place de 1er ministre, devenu caution ouverte des militaires, ce qu'il était déjà auparavant mais de manière moins visible. Le but était de faire croire à la population que les militaires se retiraient (un peu) avec cette fiction de pouvoir civil et militaire et qu'ils avaient accédé à la pression des puissances (et derrière elles, de la presse) occidentales qui réclamaient un pouvoir mixte militaire/civils.
Les puissances occidentales (et leurs journaux) ont été satisfaites mais pas les révolutionnaires qui ne veulent aucune négociation avec les militaires et qui ne veulent pas d'un pouvoir "civil" (sous entendu des riches civils) mais d'un pouvoir révolutionnaire du peuple, par démocratie directe.
La rébellion contre le pouvoir militaro/civil a donc continué et s'est amplifié. Hamdok s'est donc retiré, la tromperie ne trompant personne au Soudan, au cas où, demain, peut-être on aurait encore besoin de lui pour un pouvoir "civil" pur (un pouvoir des riches) contre l'aspiration à un pouvoir du peuple.
En attendant, les employés de banque ont rejoint les grèves et la désobéissance civile et les manifestations continuent. Prochain rendez-vous demain 4 janvier, pour faire tomber les militaires et mettre en place le pouvoir direct du peuple.
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