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Billet de blog 4 novembre 2021

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Génomique -Jean Casanova

C'est sous un tonnerre d'applaudissements, tant la démonstration était savante et brillante que le Pr Arik Zammour concluait : « C'est un message fort. Je vous en conjure : sans diversité, sans métissage nous sommes condamnés ».

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La génomique est la science des génomes, l'ensemble des informations génétiques contenues dans une cellule, celle également de leur transmission. Ses découvertes, vous allez le voir, peuvent déboucher sur de surprenantes révélations.

Se tenait justement ces derniers jours à Paris, Palais de la Défense, Porte Maillot, à l’amphithéâtre Joséphine Baker, le Colloque quinquennal de la Société Française de Génomique.

Quel plus beau nom que celui de cette héroïne, chanteuse, danseuse, meneuse de revue et résistante, d’origine espagnole, afro-américaine et amérindienne pour présider à la tenue de ses travaux.

Présent dans l'assemblée du public du colloque, nous vous en relaterons une des communications les plus passionnante prononcée par le Pr Arik Zammour, la personnalité française les plus en vue de cette discipline.

Pourquoi tout d'abord, le caractère quinquennal de ce colloque, tenu maintenant régulièrement depuis 2001 : 2001, 2006, 2011, 2016 et, ces derniers jours, l'édition 2021 ?

Tout simplement parce qu’à chacune de ces dates, est-ce dû à la proximité de l'Élection Présidentielle, la France s'interroge sur la question de ses origines et de ses ancêtres.

Et non pas pour s'en tenir à l'imagerie d'Épinal traditionnelle : celle bien connue des Gaulois aux moustaches blondes à la peau claire.

La réponse à cette question, nos origines, est bien entendu plus complexe. La génétique, discipline relativement jeune nous permet aujourd'hui de réécrire le livre de l'histoire du peuplement de notre beau pays, la France, a affirmé le Pr Arik Zammour.

Par leur décryptage complet du génome humain et tout particulièrement celui des Français, les paléo généticiens ont découvert que notre ancêtre Homo Sapiens parvenu sur notre sol, venant d'Afrique et passant par le Moyen-Orient, lors d'une vague migratoire il y a 40 à 60.000 ans, s'y implanta à la faveur de circonstances climatiques plus favorables, pour y subsister en tant que chasseur-cueilleur.

Chasseur-cueilleur devenu progressivement, on parle de révolution néolithique, il y a 6 à 8000 ans, devenu progressivement paysan-éleveur sédentaire, à l'instar de paysans venu d'Anatolie, l'actuelle Turquie, et dont le mode de vie et de production s'était progressivement propagé à l'Europe entière.

Un dernier mouvement migratoire d'envergure généralisée sédentaire fût l'arrivée en masse jusque sur notre sol des Yamnayas, peuple du pourtour de la Mer Noire et du Moyen-Orient. Le paléo génétique établit aujourd'hui avec certitude que jusqu'à 40 % de notre population aurait une ascendance yamnaya.

Une telle proportion en si peu de temps plaide pour ces scientifiques et pour le Pr Arik Zammour, sinon pour un grand remplacement, du moins pour une invasion éclair.

Probablement le fait de celle de guerriers à la peau et aux yeux sombres qui, ayant domestiqué le chameau, auraient pu se répandre rapidement au sein d'une population celte affaiblie par les crises économiques doublées d'une grande pandémie. Leur alimentation, excluant le porc facteur de la peste porcine et le vin, aurait permis à ces nomades de supplanter la population celto-ibère préexistante encore friande de hot dog et de cervoise.

« Il faudra des nouvelles études pour trancher, a conclu le Pr Arik Zammour, mais la certitude est grande que nous sommes aujourd'hui les descendants des Yamnayas issus de la steppe pontique-caspienne et du désert d'Arabie. Le métissage a été de tout temps, et là tout particulièrement, un facilitateur de l'adaptation des hominidés ».

C'est sous un tonnerre d'applaudissements, tant la démonstration était savante et brillante que le Pr Arik Zammour concluait : « C'est un message fort. Je vous en conjure : sans diversité, sans métissage nous sommes condamnés ».

Dans les commentaires surpris et désemparés du public quittant les lieux, la communication close, pointait alors la lancinante question : mais y aurait-il donc deux Zammour ?

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