Jean-Marc B (avatar)

Jean-Marc B

Abonné·e de Mediapart

10961 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 février 2022

Jean-Marc B (avatar)

Jean-Marc B

Abonné·e de Mediapart

Boric président du Chili: de la lutte pour le socialisme à la justice fiscale

La stratégie de la lutte pour sauver l'humanité de la destruction inscrite dans la dynamique de l'accumulation capitaliste n'est jamais écrite. La gauche révolutionnaire doit apprendre des erreurs de toutes les révolutions, y compris des illusions de Allende. Mais Boric, lui, s'en moque, car il préfère se soumettre au capital.

Jean-Marc B (avatar)

Jean-Marc B

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Source: Viriato (Revue Alerce)

D'abord en version original, l'espagnol, puis en Français

"DE LA LUCHA POR EL SOCIALISMO A LA JUSTICIA FISCAL

En uno de sus escritos fundamentales sobre los errores tácticos de los proletarios en lucha, “El 18 Brumario de Luis Napoleón”, Marx comienza con la célebre frase “La historia se repite primero como tragedia y luego como farsa”.

Entre el programa de Allende de transformaciones democráticas que tendían hacia el socialismo, después de medio siglo de derrota y de lucha, se ha llegado a otro triunfo electoral del centro-izquierda que solo propone la Justicia Fiscal.

Como dicen los jugadores de cacho, “¡Pido por abajo!”

La diferencia manifiesta entre ese programa y el de Allende salta a la vista.

La justificación que se avanza tiene que ver con el poder intacto de las fuerzas armadas y del imperialismo a las que ellas obedecen en ultimas circunstancias y todo el aparato del Estado (Contraloría, Justicia, policía, parlamento, etc.) que ha defendido, defiende y defenderá el sistema burgués.

Ellos quieren solo algunas mínimas reformas y que no llegue la forma mas reaccionaria de la derecha al poder, Kast. Es un programa a mínimo común denominador que ya ha tenido una expresión en Chile y en América Latina con mínimos resultados para los trabajadores y ninguna revolución, a pesar que se haya deformado esta palabra para hacerle contener todo y su contrario.

Este triunfo de centro izquierda a comenzado ya con toda clase de declaraciones destinadas a asegurar a los capitalistas chilenos que solo se pretenden algunas reformillas, que no toquen substancialmente sus intereses. ‘

Es el matrimonio del aceite y del vinagre, que se promueve con grandes trompetas y bombos, tratando de hacer creer que es un Allendismo que renace de sus cenizas.

Ya lo veremos.

Los problemas tales como la libertad de los presos de la insurrección del 2019 o la abolición de la entrega del Litio a los consorcios imperialistas, última movida de último minuto del gobierno de Piñera, como la aumentación de las jubilaciones y salarios de los mas pobres, darán el tono de este nuevo gobierno que cuenta con el “apoyo” de la Concertación-bis.

Así, la nueva “primera dama” ha querido “entrevistarse” con la mujer de Piñera, vaya uno a saber para qué, o para dar otra prueba de moderación como ya la dio Boric haciendo lo mismo con Piñera. Entre bueyes no hay cornadas.

La semana pasada se realizó la segunda versión del Encuentro Nacional de la Empresa (ENADE), actividad anual organizada por los grandes capitalistas del país. Boric habló de cambios con “responsabilidad” y colaboración con la patronal. Las grandes empresas tendieron un puente y quedaron contentas, la prensa elogió y algunos incluso hablaron de “nuevo consenso” y hasta de un “nuevo Lagos”. El acuerdo: reformas negociadas con el gran capital.

¿Se puede esperar otra cosa si los trabajadores con su movilización no empujan fuertemente el gobierno en otra dirección? No, evidentemente no.

El gobierno y la acción del gobierno de Allende estuvieron siempre marcados por una movilización en aumento exponencial de los trabajadores del campo y de la ciudad. Fue fundamentalmente esto que dio el carácter y la profundidad a las reformas y al gobierno de la Unidad Popular. 

Es el factor fundamental, el único que envía los gobiernos de centro izquierda y aun los verdaderamente revolucionarios al camino de verdaderas reformas para los trabajadores, que los sostiene e impulsa.

Cuando ese apoyo se pierde o se atenúa, viene la reacción, los compromisos, las traiciones, de aquellos que se encuentran a la cabeza de una presidencia bajo el régimen capitalista, que no es un poder real y que se encuentra siempre bajo la espada de Damocles del aparato militar de la burguesía y del imperialismo.

Así fue como vivimos los años de la Unidad Popular, llevados en hombros de una movilización popular inmensa, así vivimos el compromiso que llevó al poder a Lagos y los 30 años de la Concertación. 

Así vivimos una tragedia y luego una farsa.

Es la disyuntiva del nuevo gobierno de Boric. O allende o Lagos en un mundo cada vez mas inestable, con una polarización creciente como la candidatura de Kast lo muestra, con una crisis sistémica del capitalismo, con un peligro de guerra entre potencias cada vez mas presente. 

Estas son las perspectivas del nuevo gobierno (esperemos que sea nuevo y no una repetición de otros gobiernos de centro izquierda) que en muy poco tiempo la realidad le dirá “ ¡Hic Rhodes, hic salta!” “¡Muestra lo que sabes hacer!”.

Para Boric, el vino está servido, tendrá que beberlo hasta el fondo.

La repetición pendular de los cambios electorales entre la derecha cada vez mas reaccionaria y el centro izquierda cada más incapaz de hacer reformas dentro del cuadro de un capitalismo que para sobrevivir necesita, al contrario, retirar todo lo  poco que había concedido, no puede ser resuelta o por el viraje cada vez mas autoritario de la burguesía mundial o por la subversión revolucionaria de todo el orden existente.

*****************

DE LA LUTTE POUR LE SOCIALISME À LA JUSTICE FISCALE

Dans l'un de ses écrits fondamentaux sur les erreurs tactiques des prolétaires en lutte, "Le 18e Brumaire de Louis Napoléon", Marx commence par la célèbre phrase "L'histoire se répète d'abord comme une tragédie, puis comme une farce".

Après le programme de transformations démocratiques tendant vers le socialisme d'Allende, après un demi-siècle de défaite et de lutte, un autre triomphe électoral du centre-gauche ne propose plus que la Justice fiscale.

Comme le disent les joueurs de cartes, "Je joue la mise la plus petite !" 

La différence manifeste entre ce programme et celui d'Allende est flagrante.

La justification avancée pour cette différence fait référence au pouvoir intact des forces armées et de l'impérialisme auquel elles obéissent en dernier ressort, ainsi que tout l'appareil d'État (Cour de comptes, justice, police, parlement, etc.) qui a défendu, défend et défendra le système bourgeois.

Les masses ne veulent que quelques réformes minimales et que la forme la plus réactionnaire de la droite, Kast, n'arrive pas au pouvoir. Il s'agit d'un programme du plus petit dénominateur commun qui s'est déjà exprimé au Chili et en Amérique latine avec des résultats minimes pour les travailleurs et sans révolution, bien que ce mot ait été déformé pour qu'il contienne tout et son contraire.

Ce triomphe du centre-gauche a déjà commencé par toutes sortes de déclarations visant à assurer aux capitalistes chiliens que seules quelques petites réformes sont prévues, qui ne touchent pas substantiellement leurs intérêts. '

C'est le mariage de la carpe et du lapin, dont on fait la promotion à grand renfort de trompettes et de tambours, en essayant de faire croire qu'il s'agit d'un Allendismo qui renaît de ses cendres.

Nous verrons bien. 

Des problèmes tels que la libération des prisonniers de l'insurrection de 2019 ou l'abolition de la cession du lithium aux consortiums impérialistes, le geste de dernière minute du gouvernement Piñera, comme l'augmentation des pensions et des salaires des plus pauvres, donneront le ton de ce nouveau gouvernement qui compte sur le "soutien" de la Concertación-bis et du PC.

Ainsi, la nouvelle "première dame" a voulu "rencontrer" l'épouse de Piñera, allez savoir pourquoi, sauf pour donner une autre preuve de modération comme Boric l'a fait déjà avec Piñera. Entre bœufs, il n'y a pas d'encornages.

La semaine dernière a eu lieu la deuxième édition de l'ENADE, un événement annuel organisé par les grands capitalistes du pays. M. Boric a parlé de changements avec "responsabilité" et de collaboration avec les employeurs. Les grandes entreprises ont comblé le fossé et se sont réjouies, la presse l'a encensé et certains ont même parlé d'un "nouveau consensus", voire d'un "nouveau Lagos"(ex président socialiste qui a tout privatisé).

L'accord : des réformes négociées avec les grandes entreprises.

Peut-on espérer autre chose si les travailleurs, par leur mobilisation, ne poussent pas fortement le gouvernement dans une autre direction ? Non, évidemment pas.

Le gouvernement et les actions du gouvernement d'Allende ont toujours été marqués par une mobilisation croissante et exponentielle des travailleurs dans les campagnes et dans les villes. C'est fondamentalement cela qui a donné le caractère et la profondeur aux réformes et au gouvernement de l'Unité Populaire.

C'est le facteur fondamental, le seul qui envoie les gouvernements de centre-gauche et même les gouvernements véritablement révolutionnaires sur la voie des réformes réelles pour les travailleurs, qui les soutient et les pousse.

Lorsque ce soutien est perdu ou atténué, il y a la réaction, les compromis, les trahisons, de ceux qui sont à la tête d'une présidence sous le régime capitaliste, qui n'est pas un pouvoir réel et qui est toujours sous l'épée de Damoclès de l'appareil militaire de la bourgeoisie et de l'impérialisme.

C'est ainsi que nous avons vécu les années d'Unité populaire, portées par une immense mobilisation populaire, c'est ainsi que nous avons vécu le compromis qui a porté Lagos au pouvoir et les 30 ans de la Concertación.

C'est ainsi que nous avons vécu une tragédie, puis une farce.

C'est le dilemme du nouveau gouvernement de Boric. Soit Allende, soit Lagos, dans un monde de plus en plus instable, avec une polarisation croissante comme le montre la candidature de Kast, avec une crise systémique du capitalisme, avec le danger d'une guerre entre puissances toujours plus présent.

Telles sont les perspectives du nouveau gouvernement (espérons qu'il est nouveau et qu'il ne s'agit pas d'une répétition des autres gouvernements de centre-gauche) à qui, dans très peu de temps, la réalité lui dira "Hic Rhodes, hic salta" "Montre ce que tu peux faire !"

Pour Boric, le vin est tiré, il faudra le boire jusqu'à la lie. 

La répétition pendulaire des oscillations électorales entre la droite de plus en plus réactionnaire et le centre-gauche de plus en plus incapable de se réformer dans le cadre d'un capitalisme qui, pour survivre, a besoin, au contraire, de retirer tout le peu qu'il a concédé, ne peut être résolue ni par le tournant de plus en plus autoritaire de la bourgeoisie mondiale, ni par la subversion révolutionnaire de tout l'ordre existant.

En complément tous les jours la rubrique Amérique Latine et Caraïbe de la Revue de Presse Emancipation!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.