A Nanterre, deux militants de l'UNEF, Victor et Micka, risquent l'exclusion pour s'être mobilisés en 2018. Après les avoir interdits d'accès pendant 30 jours sous prétexte qu'ils auraient constitué « une menace à l'ordre de l'établissement », l'ancien président de Nanterre Jean-François Balaudé les avait poursuivis devant la section disciplinaire de l'Université. Celle-ci les avait entièrement relaxés, mais la présidence avait malgré tout choisi de faire appel devant le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). Ces deux camarades se voient reprocher leur participation en 2018 à la grève étudiante contre la mise en place de Parcoursup, la mobilisation pour l'inscription des sans-facs en septembre-novembre, et à la grève étudiante contre la hausse des frais d'inscription pour les étudiant-e-s étranger-e-s en décembre. En réalité, ce qu'on leur reproche ce sont des faits de syndicalisme étudiant et leur participation à des actions de la grève, votées dans des Assemblées générales regroupant jusqu'à 2500 personnes !
Ce n'est pas la première fois que l'ancienne présidence s'en était prise à des militants de l'UNEF. En 2018, Victor avait été poursuivi pour avoir participé à une Assemblée générale contre Parcoursup dans le cadre d'un mouvement national contre la sélection. Puis en octobre 2019, dans le cadre de la mobilisation des sans-facs, Victor, Ayoub, Barth et Selim avaient été mis en garde à vue puis convoqués au tribunal pour avoir participé à la délégation accompagnant Victor et Barth à la Commission de formation et de vie universitaire où ils étaient élus mais pour laquelle la présidence ne les avaient jamais convoqués. Tous les militants de l'UNEF ont depuis lors été relaxés !
PHILIPPE GERVAIS-LAMBONY NE DOIT PAS POURSUIVRE LA POLITIQUE D'ACHARNEMENT RÉPRESSIF DE JEAN-FRANÇOIS BALAUDÉ : IL DOIT ABANDONNER LES POURSUITES !
Le 14 octobre prochain, Victor et Micka sont convoqués devant la commission d'instruction du CNESER avec un dossier monté par l'ancienne présidence qui avait pour but de les exclure. Il s'agit d'en faire des exemples auprès des autres étudiant-e-s, en intimidant celles et ceux qui voudraient défendre leurs droits et leurs conditions d’études.
Nos organisations condamnent un tel acharnement antisyndical, alors que cette convocation intervient dans un moment où le gouvernement poursuit sa politique antisociale et répressive contre les jeunes et les salarié-e-s, après une année pourtant catastrophique : suppression du repas Crous à 1€ pour les non-boursier-e-s, application de la hausse des frais d’inscription dans plusieurs universités, loi sécurité globale et loi séparatisme, etc. Localement, les étudiant-e-s de Nanterre subissent la suppression de la compensation intégrale et de nombreux autres droits afin de renforcer la sélection en rendant plus difficile la réussite aux études.
Militer n'est pas un crime : le président de l'Université de Nanterre Philippe Gervais-Lambony a la possibilité d’abandonner ses poursuites et de mettre fin à cet acharnement. Il doit abandonner les poursuites contre Victor et Micka et retirer l'appel au CNESER ! S'il se dit soucieux du sort des étudiant-e-s en cette période de crise sanitaire et s’il souhaite réellement rompre avec la politique répressive de Balaudé comme il s’y était engagé, il ne doit pas poursuivre cet acharnement . Si la Présidence décide de maintenir les poursuites, nous mettrons en place une campagne de soutien et ferons la démonstration que si un-e étudiant-e mobilisé-e est poursuivi-e, c'est l'ensemble des étudiant-e-s, des personne-l-le-s et des salarié-e-s qui doivent riposter !
Toutes ces procédures coûtent de l’argent car il faut assurer la défense juridique : les factures se comptent en plusieurs milliers d’euros. Soyons solidaires en donnant sur le pot commun pour les frais d’avocats et en faisant tourner : https://www.cotizup.com/solidarite-etudiants-rep-ntr !

En complément tous les jours la rubrique Jeunesse/Education de la Revue de Presse Emancipation!
