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Billet de blog 9 mars 2022

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Une défaite politique de Poutine, sans victoire des impérialismes occidentaux

Un succès déjà de la résistance populaire à placer dans le sillage de tous les soulèvements populaires depuis 2018 contre toutes les oppressions capitalistes dans le monde.

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par Jacques Chastaing

Poutine bombarde les villes, les hôpitaux, les écoles, tue les civils, particulièrement dans les régions russophones qu'il prétendait libérer. Il fait appel à des troupes de massacreurs tchétchènes et de tortionnaires syriens toutes deux d'inspirations nazies pour soit disant libérer l'Ukraine des nazis. Ce sont deux défaites de sa propagande, deux défaites politiques. Mais la pire des défaites, c'est que malgré l'énorme supériorité militaire de son armée, il se heurte d'une part à une résistance massive de la population ukrainienne, les armes à la main ou à mains nues, face à son armée ou dans les villes qu'il a déjà occupées et d'autre part à une opposition importante déjà aujourd'hui de la population russe voire même à la possible résistance demain de la classe ouvrière de Russie, si on en croit la grève victorieuses des ouvriers de l'usine Gemont de Nizhnekamsk qui ont fait grève et ont gagné contre une baisse de leurs salaires à cause de la guerre.

Même si Poutine arrivait à occuper militairement l'Ukraine et ses villes, il est bien probable qu'il aurait affaire à une résistance dans ces villes, armée ou politique, qui ferait encore plus de dégâts sur le physique et le moral de ses soldats comme de la population russe. L'armée russe avait perdu environ 50 000 soldats en Afghanistan tout comme l'armée américaine au Vietnam. Aujourd'hui, en douze jours de combats, il y aurait déjà eu entre 2 000 et 12 000 soldats russes tués suivant les sources. Or, même si on prend le chiffre le plus bas et qu'on le divise même encore par deux, ça fait relativement cinq fois plus de morts qu'il y en a eu en Afghanistan en dix ans de guerre ou au Vietnam. Or ces soldats, sont des fils, des frères, des pères aimés. C'est cela et les protestations que cela avait entraîné dans la population en Russie comme aux USA qui avait été un des éléments importants des retraits des armées russes et américaines de ces pays.

C'est pourquoi, Poutine, par ses bombardements des civils face à la résistance de ses mêmes civils, a déjà perdu politiquement et va perdre totalement au final, il n'y a que la date qui n'est pas fixée..

Une défaite de Poutine serait non pas une victoire des impérialismes occidentaux mais une victoire des peuples qui refusent toutes les oppressions, tous les impérialismes. Il faut situer l'étonnante résistance populaire en Ukraine dans le sillage de toutes les étonnantes résistances et tous les soulèvements populaires qui traversent la planète depuis 2018 contre toutes les oppressions et exploitations du capitalisme mondial. La résistance ukrainienne n'en est différente que par la forme militaire, sur le fond c'est la même. C'est le refus de l'oppression.

Il faut arrêter de raisonner en "camps militaires opposés", qui est la manière de raisonner des exploiteurs, parce qu'elle se fait depuis le dessus, indépendamment donc des souffrances des peuples et de leurs révoltes. Il faut regarder les choses par en bas, avec le regard de ceux d'en bas, ceux qui souffrent et luttent.

Il n'y a que deux "camps", celui des peuples qui luttent pour leur émancipation, celui des prolétaires, de la révolution, contre le camp de tous les oppresseurs, de tous les exploiteurs. Celui de la révolution sociale contre la barbarie capitaliste.

Se ranger aux côtés du peuple ukrainien en lutte, ce n'est pas se ranger aux côtés des impérialismes occidentaux, c'est se ranger avec ceux d'en bas, avec la perspective de la révolution mondiale. C'est cela qu'il nous faut mettre en avant : tous les renverser, parce que nous n'avons pas d'autre choix.

(Photo de l'hôpital d'Izyum près de Kharkiv, détruit par les bombardements de l'armée russe)

https://www.catalunyapress.es/.../ejercito-ruso-destruye...

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