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Billet de blog 11 janvier 2021

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Évolution 2000-2019 de la dette extérieure des PED - Eric Toussaint & Milan Rivié

Entre 2000 et 2019, la dette extérieure totale des PED a quadruplé. En 2020, 19 pays étaient en suspension de paiement partiel ou total. Une nouvelle crise de la dette est en cours même si son extension et son approfondissement sont ralentis par la poursuite de la politique des taux d’intérêts très bas, proches de zéro, au Nord.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Version actualisée des 3 premières parties de la série « Un nouveau piège de l’endettement du Sud au Nord » réalisée en septembre-octobre 2020.

Résumé

Fin des années 1990, à l’aube du troisième millénaire, les pays en développement (PED) sortent d’une crise de la dette sans précédent, les « décennies perdues du développement », qui avait été initiée en 1982 par l’annonce du défaut de paiement du Mexique. Entre 1980 et 1999, il y a eu pas moins de 280 opérations de restructuration de la dette.

Face à la pression populaire et à l’ampleur de la crise, à cette époque, les créanciers ont mis en place des financements d’urgence ou des initiatives d’allègement de dettes. Depuis 1982, ces mesures servent surtout à assurer la continuation du service de la dette afin que les créanciers ne soient pas affectés par une suspension généralisée des paiements de dettes comme cela était arrivé dans les années 1930.

De plus, les nouveaux crédits accordés par les institutions multilatérales comme le FMI et la Banque mondiale sont assortis de conditionnalités qui ont largement affaibli les États et ont renforcé leur dépendance à l’endettement extérieur.

Ces politiques néolibérales ont également entraîné une dégradation des services publics de santé et cela a des conséquences très graves sur la capacité des pouvoirs publics à affronter la pandémie du Covid19.

De plus, la levée des protections douanières et la suppression des aides aux petits producteurs locaux les ont gravement affectés. Sans compter que, entre 2000 et 2019, la dette extérieure totale des PED a quadruplé et qu’en 2020, 19 pays étaient en suspension de paiement partiel ou total. Une nouvelle crise de la dette est en cours même si son extension et son approfondissement sont ralentis par la poursuite de la politique des taux d’intérêts très bas, proches de zéro, au Nord.

Si la crise est ralentie, c’est parce que cette politique des bas taux d’intérêt appliqués par les banques centrales du Nord combiné à l’injection massive de liquidités dans les circuits financiers par les mêmes banques centrales a pour conséquence que le grand capital du Nord continue à acheter des titres de la dette du Sud.

Le grand capital du Nord (ainsi que les capitalistes du Sud) continue à acheter des titres du Sud car ils offrent des rendements beaucoup plus élevés que les titres de la dette publique du Nord. Les capitalistes du Nord sont convaincus que si un grand nombre de pays du Sud est amené à suspendre le paiement de la dette en conséquence de la crise mondiale qui provoque une chute de leurs revenus en devises, le FMI et la Banque mondiale accorderont massivement de nouveaux prêts afin d’empêcher une situation généralisée de cessation de paiement. Ils sont persuadés qu’en tant que créanciers privés, ils seront prioritaires pour recevoir les remboursements car les crédits du FMI et d’autres organismes seront accordés à la condition que l’argent prêté serve en priorité à rembourser les créanciers privés. Et si, malgré tout, ils doivent faire face à certaines pertes, les capitalistes du Nord savent qu’ils pourront compter sur l’aide des puissants États du Nord sous la forme d’allègements d’impôts et d’aides financières. Pour les capitalistes, c’est : « Face : je gagne, pile : tu perds ». Ils gagnent à tous les coups ou presque.

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