par Jacques Chastaing

Photo : arrivée de la longue marche nationale awami à Islamabad le 8 mars 2022
En Inde, les 28 et 29 mars aura lieu pour la première fois de son histoire, une grève générale de deux jours en continu appelée par l'ensemble des organisations syndicales ouvrières et paysannes. Lors de la dernière grève générale, d'un seul jour, le 28 novembre 2020, 250 millions de travailleurs et 50 millions de paysans y avaient participé, la plus grande participation jamais connue dans ce pays et dans le monde. De cette journée était sorti le soulèvement paysan qui a duré un an, a tenu l'agenda du pays durant toute cette année- et n'est pas fini -, et a fortement affaibli f le gouvernement de la droite extrême au pouvoir en Inde, réputé pourtant inflexible, mais qui a reculé face à cette révolte paysanne qui entraînait toutes les classes populaires derrière elle.
Aux mêmes dates, au Pakistan, les 27 ou 28 mars, après déjà quatre marches populaires massives contre la hausse des prix et contre le gouvernement militaro-islamiste au pouvoir qui ont traversé tout le pays de fin février à ces derniers jours, une cinquième marche populaire de masse animée par une alliance de dix partis d'opposition, doit commencer le 23 mars pour aboutir à la capitale Islamabad et y rester à proximité du Parlement pour protéger les députés jusqu'à ce qu'une motion de censure, qu'ils devraient voter le 27 ou 28 mars, fasse tomber le gouvernement. Bien que le vote soit encore incertain, la chute du gouvernement est une possibilité, même si cela va se jouer à quelques voix. Si cela arrivait, ce ne serait pas une motion de censure comme une autre, mais une chute légale sous la pression massive de la rue. Et cela aurait probablement des répercussion importantes sur la région, puisque le gouvernement des Talibans ne tient que par le soutien du gouvernement pakistanais. En tous cas, contre cette menace populaire, le gouvernement en place a appelé ses propres partisans à se mobiliser également ces mêmes jours devant le Parlement, pour faire pression sur les députés afin qu'ils ne votent pas la motion de censure. Quoi qu'il en soit, cela va être chaud.
Enfin, au Sri Lanka, où les syndicats ont annoncé un mois de mars de mobilisations pour les salaires, après déjà des grèves et mobilisations importantes en décembre dernier et en janvier de cette année, les 14 et 15 mars, deux manifestations massives contre la hausse des prix ont eu lieu dans la capitale et une autre ville, tandis que les organisations paysannes qui animent un mouvement depuis des mois avec déjà une manifestation dans la capitale le 22 février, appellent à une marche sur la capitale le 29 mars qui sera soutenue par l'opposition, celle qui a manifesté les 14 et 15 mars en expliquant que le gouvernement n'avait plus de légitimité à rester au pouvoir.
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