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Billet de blog 18 juin 2017

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Mélenchon, Mitterrand, France insoumise...

Jean-Luc Mélenchon revendique ouvertement la mémoire de François Mitterrand et dresse un bilan positif de sa présidence, estimant notamment dans Marianne que « La logique de François Mitterrand était de stabiliser nos conquêtes sociales »...

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Source: La science au XXIème siècle

Que penser d'une telle prise de position, au vu du contenu et des conséquences réelles des politiques adoptées sous Mitterrand ? Avec, entre autres, la très importante nomination de Jacques Delors à la présidence de la Commission des Communautés Européennes (future Commission Européenne) en janvier 1985 et l'adoption de l'Acte Unique Européen (AUE) en février 1986. L'AUE fut signé en pleine période de désintégration du régime politique de l'URSS, dont la portée stratégique pour l'Europe (éclatement prévisible du « bloc de l'Est »...) ne pouvait pas échapper aux « décideurs » de l'époque.

En mars 1985, Mikhail Gorbatchev était devenu Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique dans un contexte de crise économique de l'URSS, isolée en même temps par la montée de la Chine.

La politique de Gorbatchev était en franche rupture avec l'économie soviétique traditionnelle et menait ouvertement à terme une évolution du pays vers le capitalisme.

Dans un tel contexte d'effondrement de l'URSS, la désintégration du « bloc de l'Est » européen était parfaitement prévisible pour les dirigeants de l'Europe occidentale. L'Acte Unique Européen n'a certainement pas ignoré cette réalité lorsqu'il a ouvert la voie à un espace européen avec un marché unique et libre circulation des capitaux, marchandises, services...

L'effondrement des régimes des pays de l'Europe de l'Est s'est matérialisé dans la période 1985-91, sous la présidence française de François Mitterrand et la présidence européenne de Jacques Delors. En même temps, la « construction européenne » s'est accélérée avec notamment l'Accord de Schengen (1985), la convention de Schengen (1990), le traité de Maastricht (1992)...

Devenu sénateur en septembre 1986 à l'âge de 35 ans, Mélenchon soutiendra sans réserve cette stratégie et jouera même un rôle de premier plan dans le soutien au Traité de Maastricht au sein du Sénat. Il sera plus tard ministre délégué dans le gouvernement de Lionel Jospin en pleine période de privatisations, de casse sociale, de durcissement des accords européens...

Jean-Luc Mélenchon a donc été un fidèle exécutant de la politique de François Mitterrand jusqu'en 1995 et poursuivi la même politique sous le gouvernement de Lionel Jospin dont il a fait partie depuis mars 2000 et jusqu'aux élections présidentielles d'avril et mai 2002. Le 1er mai 2004, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie et la Slovénie deviendront des membres de l'Union Européenne.

Doit-on s'étonner si avec un tel curriculum Mélenchon s'efforce de minimiser la responsabilité historique de François Mitterrand ?

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