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Billet de blog 18 juillet 2021

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Inde: "si le gouvernement ne recule pas, il aura la guerre"

Rakesh Tikait, le leader paysan le plus connu s'est exprimé ainsi et il a précisé "jusqu'à présent nous avons été pacifiques parce que c'est dans notre nature, mais le gouvernement ne nous écoute pas, alors si pour se faire entendre, il faut la révolution, nous n'hésiterons pas".

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Par Jacques Chastaing

Rakesh Tikait, le leader paysan le plus connu s'est exprimé ainsi et il a précisé "jusqu'à présent nous avons été pacifiques parce que c'est dans notre nature, mais le gouvernement ne nous écoute pas, alors si pour se faire entendre, il faut la révolution, nous n'hésiterons pas".

Le SKM, la coordination paysanne, a souligné qu'à partir du 22 juillet et jusqu'au 13 août, dates de la session parlementaire de la Mousson, les représentants paysans de 22 Etats du pays viendraient soumettre le Parlement à Delhi à la surveillance quotidienne du "fouet populaire" selon leur expression avec en plus deux manifestations de femmes sur le Parlement les 26 juillet et 9 août, dont, pour la seconde date, la participation de représentants des Etats de l'Est du pays et leurs tribus indigènes. En même temps, les ouvriers de la sidérurgie publique en lutte contre leur privatisation ont annoncé qu'ils manifesteraient à Delhi en coordination avec les paysans durant deux jours, les 5 et 6 août.

Plus on se rapproche du 22 juillet, plus le climat social devient électrique dans le pays (à Delhi, les autorités ont décidé de fermer 7 stations de métro à proximité du Parlement et de verrouiller le secteur dés le 19 juillet, au cas où...) en particulier dans les trois Etats où le mouvement paysan est le plus fort, en Haryana, au Pendjab et dans l'ouest de l'Uttar Pradesh et où il impose sa politique de "bannissement social" interdisant toute activité politique aux dirigeants du BJP, en particulier à Chandigahr, la capitale commune à l'Haryana et au Pendjab, l'épicentre du mouvement paysan.

Il ne s'y passe quasiment pas une semaine voire parfois un jour ces derniers temps sans qu'il y ait des affrontements importants entre paysans et policiers. Ainsi le 18 juillet des paysans étaient arrêtés à Chandigahr lors d'une manifestation pour exiger la libération de paysans arrêtés le 17 juillet parce qu'ils avaient attaqué des dirigeants du BJP mettant à mal leurs véhicules, ce qui avait donné lieu à des affrontements ce jour-là avec la police, et cela un peu plus de 15 jours à peine après des affrontements du même genre toujours à Chandigahr mais aussi dans différentes villes d'Haryana où les paysans avaient enfoncé les barrages de police. Les paysans avertissent aujourd'hui la police, que s'ils ne relâchent pas immédiatement les paysans arrêtés, ils allaient le payer cher. Le 17 juillet, de leur côté, les agents médico-sociaux ruraux, proches des paysans, les Anganwadi, commençaient à Chandigahr le siège de la demeure du président du Parlement du Pendjab.

Des affrontements ont également lieu le 17 juillet à Sirsa en Haryana pour exiger la libération de paysans emprisonnés - dont un enfant de 13 ans - pour des affrontements qui ont eu lieu le 15 juillet dans cette ville. Depuis les paysans font le siège du commissariat avertissant que si les paysans n'étaient pas libérés le 18 juillet à midi, ça se passerait mal pour les policiers. En même temps, les 17 et 18 juillet les agents de nettoyage de 20 districts d'Haryana encerclaient toujours à Sirsa la demeure du 1er ministre (ministre chef) pour exiger de meilleures protections face au covid.

Le 18 juillet toujours, les manifestations reprenaient à Rohpak en Haryana, après déjà les 13 et 14 juillet, où la demeure d'un ancien ministre BJP était encerclée contre des propos misogynes et des gestes obscènes à l'encontre des femmes. Le 14 juillet, c'étaient des manifestations à Rajpar en Gujarat, etc, etc...

C'est un bras de fer entre le mouvement paysan et le gouvernent qui va prendre une dimension nationale à partir du 22 juillet.

PHOTOS

Mahapanchayat à Sirsa pour exiger la libération de paysans arrêtés - dont un enfant de 13 ans - lors de la manifestation contre le président de l'Assemblée des députés de l'Haryana au titre d'une loi coloniale contre la sédition qui date de l'occupation britannique ; une des nombreuses manifestations contre la hausse des prix à Raiganj dans le Bengale occidental ; important Mahapanchayat à Padampur dans le Rajasthan

les jours le dossier Soulèvement en Inde et la rubrique Asie/Océanie de la Revue de Presse Emancipation! 

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