Un commensal (du latin cum, avec, et mensa, la table) est une personne qui mange à la même table que vous, que vous l’ayez invitée ou non, cela n’a pas d’importance. Encore que, mais nous allons y venir.
Le commensalisme, terme plus général, désigne une relation, provisoire ou définitive – cela a son importance dans l’affaire qui nous occupe – relation provisoire ou définitive, et, c’est l’essentiel, bénéfique pour au moins l’un des deux partenaires.
En cela, le commensalisme diffère du parasitisme qui, s’il est bénéfique pour l’un est souvent nuisible pour l’autre.
Initialement théorisé par les zoologistes pour désigner l’interrelation bénéfique entre espèces animales, le commensalisme se voit souvent donner comme exemple la relation de certains crabes, les pinnothères, avec la moule.
Mais attention, l’interrelation est bénéfique entre les deux espèces jusqu’au moment où, la nourriture venant à manquer, ils deviennent alors parasites, le pinnothère dévorant le manteau de la moule. La chose est également à retenir dans l’affaire qui nous occupe. Nous verrons ceci plus loin.
Pinnotheres pisum Pinnotheres et muscula
Le commensalisme peut aussi emprunter d’autres formes, non plus liées directement à la nutrition, mais au transport, comme la phorésie qui désigne l’interaction particulière entre deux organismes où l’un est transporté par l’autre, les sources de nourriture de l’un et de l’autre restant indépendantes. Ainsi le rémora, transporté par le requin.
Nous vous le disions à l’instant, initialement théorisé par les zoologistes, le concept de commensalisme est maintenant volontiers utilisé en politologie pour désigner les bénéfices mutuels que peuvent attendre deux partenaires, nous allions dire adversaires, de cette interrelation, ceci même si celle-ci est ostensiblement désignée au bon peuple comme belliqueuse.