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Billet de blog 20 novembre 2021

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Guadeloupe : blindés coloniaux contre grève générale -Jacques Chastaing

Ne laissons pas faire cette indignité qui nous visera tous demain ! Manifestations ici notre soutien aux Guadeloupéens ce samedi 20 novembre ! Martinique et Polynésie entrent en grève générale lundi. Préparons-nous aussi.

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Soignants, pompiers, enseignants, employés de stations-service, employés d'hôtels et de restaurants, personnels divers de tous secteurs et la jeunesse... paralysent la Guadeloupe par des grèves et le blocage des routes depuis 6 jours. Face à une colère profonde qui touche à tous les sujets et dont le pass sanitaire a été la goutte d'eau qui fait sauter le couvercle du mépris et de la pauvreté, la seule réponse du gouvernement est la répression, en envoyant des blindés, des renforts de gendarmerie, du matériel de guerre, et en imposant un couvre-feu colonial hier soir contre la grève générale.

La dernière journée, la grève s'est étendue avec de très nombreux piquets de grève et rassemblements avec drapeaux syndicaux, UGTG, CGTG, FO... où résonnent le slogan de « liberté » entrecoupé de sirènes de camion des pompiers en grève. La dernière nuit, les blocages de routes se sont multipliés avec pneus, chaises, tables et mobiliers en tout genre et souvent des barrages enflammésmontrant la radicalisation montante en particulier de la jeunesse.

Au cœur des revendications, il y a le rejet du pass sanitaire et de l'obligation vaccinale qui ont servi de détonateur à une colère plus générale contre la misère et le mépris. Aujourd'hui, les guadeloupéens exigent aussi une augmentation générale des salaires, des pensions et des minima sociaux. Ils veulent des embauches massives dans tous les services publics, l'interdiction des licenciements dans le public et le privé et mille autres revendications qui expriment la profondeur du mouvement.

Après 4 mois de grèves et manifestations contre le pass sanitaire, et au milieu d'une une crise sanitaire meurtrière dans un territoire qui dispose de moins de 20% de moins de lits que la moyenne pour l’Hexagone, alors que le CHU de Pointe à Pitre a subi un incendie mais n'est toujours pas entièrement remis en marche, alors que la crise sanitaire du Chlordécone, pesticide agricole, qui finit à peine, a empoisonné mortellement quasi toute la population et que le gouvernement n'a rien fait sinon amnistié les responsables, gros planteurs des bananeraies, alors que la Guadeloupe comme les autres Dom-Tom, a le plus fait les frais de la gestion sanitaire du gouvernement contre le covid qui a été erratique, méprisante et répressive, la dernière goute d'eau explosive a été la suspension de 566 soignants du CHU de Point à Pitre ces derniers jours, c'est-à-dire sa mise à mort comme de tout le système de santé de l'île.

La situation en Guadeloupe et la grève générale concentrent et résument ce qui se passe partout dans les Dom-Tom mais aussi dans l'Hexagone. La grève générale annoncée pour les mêmes motifs en Martinique et Polynésie le 22 novembre doit nous faire mettre à l'ordre du jour, ici aussi, la grève générale.

Jacques Chastaing

Vidéo: scènes de guerre coloniale

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