Appel de la 6e coordination interpro nationale du samedi 21 mars 2020
90 personnes ont participé par téléphone à cette réunion:
*Mandaté.e.s
-AG Interpro 92
-Association française d’ethnologie et d’anthropologie (AFEA)
-Sud Poste 13
-AG Education Ile-de-France
-Coordination nationale Education
-AG interpro-interluttes 57
-Maison de la grève et AG interpro-Fronts de luttes
-Coordination nationale du travail social
-GIGM77
-UNEF Grenoble
*Non mandaté.e.s
-Catacombes/Paris musées/Ville de Paris
-AG interpro de Grenoble
-Union Justice et Santé
-AG interpro de Lyon
-AG interpro Romainville/Les Lilas/Le Pré Saint Gervais
-AG interpro Paris 18
-Intersyndicale des agents de la Ville de Paris
-AG interpro de Rouen
-Sud PTT35
-Commob fac de Nanterre
-Commob facs et Labos en lutte
-UNEF TACLE Lille
-AG Argenteuil-Bezons
-Collectif interprofessionnel de Bègles Gironde, de la coordination des collectifs Gironde
-AG interpro 72
-Collectifs Bordeaux centre
-Fac Paris 8
-CGT Air Liquide
-AG interpro de Moselle
-SUD PTT Gironde
-SUD PTT Paris
-AG Education Est francilien
- Stop Précarité
-Comité de mobilisation Université de Dauphine
-Comité de soutien facteurs et factrices du 92
Aucune confiance en Macron pour défendre notre santé !
Il temps pour la jeunesse et le monde du travail, avec ou sans emploi, de se mobiliser pour défendre nos droits sociaux!
Le gouvernement et le patronat nous adressent des consignes contradictoires : d'un côté, nous sommes censés rester chez nous, et de l'autre on nous explique qu'il faut aller au boulot !
Dans la pratique, une bonne partie du monde du travail se retrouve plongée dans des conditions de travail scandaleuses : pas de gants, pas de masques, pas de gel, charge, rythmes de travail et pression des chefs parfois décuplées y compris pour les salariés confinés et placés en télé-travail... la situation des personnels de santé étant particulièrement dramatique.
Nous ne sommes égaux ni face à la maladie, ni face au confinement : pour les un.e.s, les dépistages facilement accessibles et un traitement médical rapide et efficace, ou alors un confinement en résidence secondaire… et pour les autres, les conditions de travail horribles, notamment pour les travailleurs sous-traitants et migrants, ou encore le chômage, l'absence de logement, et l'enfer de l'hospitalisation en pleine épidémie. La répression continue d’ailleurs à plein régime, à la RATP, à La Poste ou ailleurs.
Le confinement devient l'occasion pour la classe dirigeante d'atteintes flagrantes à nos libertés démocratiques : intervention policière contre des syndicalistes postiers, violences et quadrillage policiers dans les quartiers populaires...
Et Macron ouvre déjà une brèche vers une remise en cause fondamentale de nos droits sociaux : face à l'épidémie, les lois présentées au parlement prévoient-elles de construire des hôpitaux, de rendre largement accessibles les tests de dépistage ? Non : facilités pour sabrer les congés payés, détricotage de la limitation du temps de travail, cadeaux financiers aux patronat... C'est la "stratégie du choc" que tente de mettre en œuvre ce même gouvernement qui n'a pas abandonné le projet de casser nos retraites !
En réalité, que ce soit avant ou pendant l'épidémie, ces gens-là n'ont qu'une préoccupation : faire un maximum de profits, sans aucun égard pour les conséquences sur la santé et la dignité de la grande majorité de la population ! C'est pourquoi nous n’accordons aucun appui, aucun crédit, aucun soutien à l'union nationale qu'ils appellent de leurs vœux. C'est pourquoi nous rejetons tant les votes unanimes à l'Assemblée que la déclaration commune syndicats-patronat.
Les patrons et gouvernements à leur service qui ont criminellement contribué à cette crise sanitaire notamment en mettant à mal le système hospitalier n’ont aucune leçon à nous donner !
À l'opposé de toute "Union nationale" avec le gouvernement et le patronat, c'est à nous-mêmes de prendre en main la défense de notre santé et de nos intérêts. Une guerre est effectivement menée, elle l’est contre nous mais nous refusons d’être de la chair à profit !
Et des résistances se sont déclenchées dans de nombreuses entreprises. Nous appelons à la généralisation de l'exercice du droit de retrait : les nombreuses et nombreux salariés qui se sont saisis dans le privé comme dans le public de cette arme ont mille fois raison ! Il est temps d'étendre au maximum cette forme de résistance salutaire, qui peut donner le signal d'un début de reprise d'initiative de notre camp social.
Alors que la journée du 31 mars avait été fixée pour un redémarrage de l’affrontement avec le gouvernement et sa réforme des retraites, nous appelons également l'ensemble des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social à se réunir et à appeler à une journée de grève interprofessionnelle pour exiger le retrait de tous les plans de régression sociale, sur nos retraites, nos congés payés et sur le temps de travail. Une telle journée de grève serait également le moyen d'exiger un plan d'urgence pour l'hôpital public avec 10 000 embauches immédiates de personnels soignants et le nombre correspondant de personnels non-soignants, la mise à disposition de tests de dépistage en nombre suffisant, ainsi que la réquisition des entreprises privées du secteur de la santé, la réquisition des logements vacants. L’année 2019 a battu tous les records en termes de dividendes avec 60 milliards d’euros, et donc de l’argent, il y en a : utilisons-le pour l’hôpital public plutôt que pour engraisser le patronat.
Nous appelons tous les syndicats, organisations, collectifs de lutte, AG de secteur et interpro à maintenir des cadres de réunion en s'appuyant sur les moyens technologiques d'audio-conférences.
Nous nous préparons d’ores et déjà à descendre dans la rue en masse dès la fin de l’épidémie contre ce gouvernement et sa politique criminelle.
Nous appelons à une prochaine coordination nationale le 28 mars. Regrouper toutes les forces qui veulent une mobilisation d'ensemble du monde du travail et de la jeunesse est plus que jamais nécessaire !

