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Grands gagnants des politiques économiques et fiscales d’Emmanuel Macron, y compris dans le cadre du plan de relance consécutif à la pandémie, les milliardaires français ont aujourd’hui un impact négatif démesuré sur le climat.
Dans le rapport publié ce jour, Greenpeace France et Oxfam France ont analysé l’empreinte carbone des milliardaires français, en calculant non pas les émissions issues de leur mode de vie, mais celles des actifs financiers qu’ils possèdent dans leur “principale entreprise”. Autrement dit, ils ont attribué à chaque milliardaire une partie de l’empreinte carbone de l’entreprise dans laquelle il détient le plus de parts, dite “entreprise principale”.
Le résultat est sans appel : leur empreinte carbone est vertigineuse et sans commune mesure avec celle du reste de la population, notamment des plus modestes. En effet, avec au moins 152 millions de tonnes de CO2 en une année, le patrimoine financier de 631 milliardaires français émet autant que celui de 49,4 % des ménages français.
L’ampleur de ces inégalités climatiques pose la question du partage de l’effort dans la transition écologique à accomplir. Surtout dans un pays où la fiscalité carbone pèse proportionnellement plus sur les ménages les plus modestes que sur les ménages les plus aisés, ce qui pose des problèmes évidents d’acceptabilité sociale. Greenpeace France et Oxfam France préconisent ainsi l’instauration urgente d’un Impôt sur la fortune (ISF) climatique, la mise en place d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) contraignants pour les grandes entreprises, une taxation accrue des dividendes et une interdiction de verser des dividendes climaticides.
Ces mesures générales sont bonnes. Les programmes électoraux peuvent en faire leur beurre. Mais traduites en chiffres concrets, qui permettent d'éviter la destruction de la planète, elles ne sont appuyées par aucune des bourgeoisies, et donc aucun de leurs Etats. Seule une révolution sociale et de civilisation, socialisant les grands moyens de production et d'échange, permettra d'éviter la barbarie.

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Conseil de lecture: Entretien avec Daniel Tanuro autour de « Trop tard pour être pessimistes ! Écosocialisme ou effondrement »
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