La France ne doit pas se laisser entrainer dans l’engrenage des bombardements aveugles des populations civiles syriennes
Des frappes menées le 18 avril 2017 par la coalition internationale dans la province syrienne de Deir Ez-Zor ont tué 13 civils, dont 5 enfants lors d'une frappe sur la ville de Boukamal, près de la frontière irakienne. Plus tôt dans la journée, une frappe a tué sept civils, dont un enfant, dans le village de Husseiniyé.
En mars, la coalition avait jugé "probable" qu'au moins 220 civils aient été tués "involontairement" dans ses frappes aériennes contre l'EI en Irak et en Syrie depuis 2014. Mais les organisations internationales estiment que le bilan réel est beaucoup plus élevé.
La coalition dirigée par Washington, dont la France est partie prenante, mène des raids aériens contre l'EI en Syrie depuis 2014.
Nous avons assez condamné à chaque fois les frappes de l’aviation de Bachar el-Assad et de Poutine contre les populations civiles, pour ne pas tolérer aujourd’hui que des femmes et des enfants meurent sous les bombes de la coalition internationale dont la France fait partie.
Les bombardements de la coalition contre les populations civiles, menés au nom de la lutte contre Daech, vont de toute évidence être instrumentalisés par les soutiens du régime pour dédouaner Bachar Al-Assad de ses propres crimes. Ces frappes peuvent être également une source de radicalisation là où elles font des victimes civiles.
Le rôle de la coalition devrait être :
- de combattre Daech en fournissant aux rebelles modérés les moyens militaires nécessaires.
- d’affaiblir les capacités aériennes de Bachar el-Assad pour mettre fin à ses bombardements sur les civils, qu’ils soient chimiques, par barils de poudre, …
Monsieur le Président de la République, la France condamne résolument tant la barbarie d’Assad que celle de Daech qui vient de signer un attentat meurtrier au seuil de l’élection présidentielle française. Elle ne saurait se commettre dans une coalition qui se laisse entraîner dans l’engrenage d’une violence aveugle vis-à-vis de la population civile syrienne. La France, qui est un des principaux contributaires de la coalition, doit y veiller scrupuleusement.
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