Alors que le système de santé publique est en train de s'écrouler sous les yeux des indiens face à la flambée de l'épidémie et que Modi qui a largement contribué à le démolir au profit d'un secteur privé totalement inefficace, se défausse de ses responsabilités sur les gens et suscite ainsi leur colère, le soulèvement paysan a réussi à faire de chacun de ses lieux de mobilisation un centre de soins et de vaccination. C'est Yogendra Yadav, un des leaders du soulèvement paysan, qui a affirmé aujourd'hui que tous les sites de manifestation des paysans étaient désormais opérationnels pour vacciner et qu'ils sont en voie d'être équipés de bouteille d'oxygène pour aider à la respiration ainsi que d'ambulances. Par ailleurs, les paysans ont appelé tous les agents de vaccination d'Etat à les rejoindre pour être plus efficaces là où rien n'est prévu par les autorités et qu'ils pourraient les héberger et les nourrir.
De la même manière, l'afflux des travailleurs dits "migrants" chassés de leur travail par le confinement ou le couvre-feu et le ralentissement de l'économie, se confirme dans les campements paysans de Delhi où ils sont hébergés et nourris afin qu'ils ne soient pas obligés d'affronter le difficile voyage jusqu'à leurs villages d'origines.
La tentative de Modi d'utiliser le covid comme il l'avait fait l'an passé pour casser le mouvement social de Shaheen Bagh est en train d'échouer aujourd'hui face à la détermination et l'intelligence du mouvement paysan.
La grande presse à son service qui est obligée de reconnaître l'impéritie du pouvoir face au covid, tente encore de sauver son maître, en tirant un pied d'égalité entre le pouvoir et les paysans. Elle écrit que oui, Modi devrait arrêter sa campagne électorale au Bengale pour se consacrer à l'épidémie mais que les paysans arrêtent également leur mobilisation. Cependant, autant les meetings électoraux de Modi n'ont rien de centres de vaccination et encore moins ses pèlerinages religieux hindous concentrant des millions de personnes au bord du Gange mais tout de foyer de contamination, autant les lieux de mobilisation des paysans deviennent des lieux de lutte contre le covid. Aussi, cette campagne d'arrière garde ne ne marche pas et Modi se discrédite un peu plus chaque jour qui passe tandis que la colère monte contre ses représentants dont il ne passe pas un jour sans que l'un d'entre eux ne se fasse agresser par la population en colère.
De leur côté les paysans mobilisent de plus en plus avec de plus en plus d'enthousiasme. Ils étaient 15 à 20 00 à partir du Pendjab le 21 avril pour rejoindre Delhi contre un coup de force dont les menacent Modi. Ils ont été aussi nombreux aujourd'hui à partir de l'Haryana et ils devraient l'être encore plus demain de tout le pays.
Le soulèvement paysan a annoncé que le jour de la marche sur le parlement et de son siège début mai, n'était pas encore fixé et qu'il dépendrait bien sûr de la situation sur le front de l'épidémie.
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Les policiers ont voulu évacuer un péage du périphérique ouest de Delhi, les paysans sont venus en nombre et on chassé les flics ; les paysans ont installé de mini cliniques de campagne aux lieux de mobilisation pour soigner et vacciner, ici à Delhi porte de Singhu



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