Source: Revue de presse Lulu
-"Quand on entend le porte-parole du gouvernement, au final, est-ce qu’on n’a pas renoncé à atteindre un niveau de contamination acceptable, parce qu’on est dans une course contre la montre et qu’on se dit que de toute façon la suite, c’est la vaccination, mais on a presque renoncé à contrôler vraiment la contamination ?"
Question redoutable posée par Caroline Roux dans l’émission "C dans l’air" à laquelle
l’épidémiologiste Philippe Amouyel, professeur de santé publique à l’Université de Lille a immédiatement apporté un premier élément de réponse : "Ce serait acceptable si on avait les vaccins pour le faire."
. Le professeur Gilbert Deray, ci-dessous, ne dit pas autre chose. Selon moi, dans ce court échange, se trouve l’explication du "surplace allégé" qui a caractérisé la dernière conférence de presse du Premier ministre. Ce que décrit Caroline Roux est bien connu. Il s’agit de la recherche de l’immunité collective. La Suède, au début de l’épidémie, s’y était essayée. Elle y a vite renoncé au constat des dégâts enregistrés. Ce qui a été qualifié de "pari d’Emmanuel Macron", quand en janvier il faisait le choix d’ignorer les alertes du Conseil scientifique et de ne pas confiner, n’était en réalité que la décision politique, face aux multiples pénuries révélées par l’épidémie et à la légitime lassitude des gens, de s’engager dans une stratégie de recherche de l’immunité collective, sans bien sûr le dire, ce que permet l’exercice solitaire du pouvoir, avec ses deux volets : d’une part, "l’immunité naturelle" acquise par un nombre grandissant de personnes, en prenant appui sur les capacités surmultipliées de contamination du variant "anglais" et, d’autre part, "l’immunité acquise" par la vaccination, à condition de la développer suffisamment et vite. Ce pari, le président de la République ne l’a pas perdu contrairement à ce qu’affirment bon nombre de dirigeants politiques et de commentateurs, il a décidé de le porter encore plus loin. C’est ce que Jean Casteix est venu nous annoncer, avec pour habillage idéologique le miracle de départements qui échapperaient à la diffusion virale, dont on ne s’occupe pas, et la découverte d’une prétendue "troisième voie" qui protégerait nos concitoyens d’un redoutable confinement, mais pas du virus. Troisième voie bien connue des scientifiques et depuis longtemps, qu’aucun pays n’a fait sienne, surtout pas ceux qui obtiennent les meilleurs résultats dans la lutte contre la pandémie. Non seulement, Mme Caroline Roux, le pouvoir a renoncé à contrôler la contamination comme vous le pressentez, mais il compte sur elle et une des caractéristiques du variant "anglais" pour que le maximum d’individus s’immunisent "naturellement", en espérant, grâce à leur vaccination prioritaire, que les plus âgés et les plus fragiles auront été mis à l’abri des formes mortelles de la maladie, que nos concitoyens ne supporteraient pas de voir à la télévision. Et il compte aussi bien sûr, pour "l’immunité acquise", sur l’accélération d’une campagne de vaccination qui n’en finit pas de traîner sa langueur du départ. Tout cela, de grands professeurs de médecine, des chercheurs le laissent entrevoir ou même le dénoncent, n’omettant jamais de souligner que ce variant "anglais" provoquait aussi plus de formes graves chez des patients plus jeunes. Précisément ceux qui ne remplissent pas encore les critères pour se faire vacciner. La livraison précédente de cette revue en a témoigné. Si le choix stratégique d’Emmanuel Macron répond parfaitement aux attentes des grands groupes industriels et financiers auxquels il assure la main d’oeuvre nécessaire à la production de plus-value, il est mortifère pour la population, au sens propre du terme. Et il fait consensus, jusqu’à l’extrême droite qui, comme toujours, défend le capital, en passant par le MEDEF, qui veut le masquer en faisant mine de s’intéresser au sort des petits commerçants. Pensez donc, M. Macron permet au pays d’échapper au confinement puisque confinés dehors, on est à l’abri. Pour une fois, quelle chance ont les SDF !
Combien de morts, de séquelles lourdes, de cancers non diagnostiqués ou soignés, d’interventions chirurgicales reportées ? Combien de soignants contraints à des tris inhumains ? Malheureusement, nous le saurons assez tôt. Ce pourrait être très lourd, puisque Thierry Breton, le commissaire européen chargé de la fourniture des doses de vaccins pour toute l’Union, ne craint pas d’annoncer que "l’immunité collective sera atteinte le 14 juillet." Nous avons bien entendu "immunité collective" ! Mais, maintenant, c’est sûr, on va vacciner à tour de bras, jusque dans les plus grands stades du pays, sans un nombre de doses correspondant au gigantisme des lieux et alors qu’ils étaient proscrits hier pour cause de "vaccination de proximité" ! Toujours la communication, activité essentielle, elle. Toujours la pénurie. Toujours le retard.
Merci, Madame Caroline Roux.
Amener le curseur sur 24:47 : https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/2321587-emission-du-lundi-22-mars-2021.html
-"L’Europe peut atteindre l’immunité collective au 14 juillet." (le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton) : https://www.euractiv.fr/section/sante-modes-de-vie/news/vaccins-leurope-peut-atteindre-limmunite-collective-au-14-juillet/
Le confinement menace l’Aube, où l’épidémie flambe : https://www.francetvinfo.fr/france/grand-est/aube/covid-19-le-confinement-menace-l-aube-ou-l-epidemie-flambe_4344267.html
La Moselle aussi : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement/confinement-ces-nouveaux-departements-dans-le-viseur_4344601.html
"J’espère qu’on aura suffisamment de vaccins pour que tout le monde puisse vacciner, dans les vaccinodromes comme chez les médecins généralistes." (...) "On va avoir trois mois très durs, mais, au-delà, si la vaccination est bien faite, ce sera magnifique." (...) "On n’est pas en formation de combat. J’entendais que l’armée allait être impliquée, c’est bien." (...) Pour être vacciné, "il vaut mieux avoir 55 ans, être obèse, diabétique et très malade." (...) "Moi je prends le Spoutnik si l’agence européenne me dit qu’il est bien." (...) "On n’est pas à cent mètres du mur, on est dedans. Le train est rentré dans la gare à 200 km/heure !" (...) "On espère l’immunité vaccinale à 80% de la population. On n’en est loin, très loin." (...) "Si on a vacciné trente millions de personnes en juin comme on nous dit, on sera à la moitié de la France. Je pense que ce qu’on verra à ce moment là, c’est un ralentissement et qu’on pourra peut-être commencer à alléger." (...) "Les mesures qui ont été prises n’ont pas été efficaces. Là, en fait, il n’y a pas de mesures. Je les trouve illisibles. Je n’y comprends rien. Ce n’est pas avec ces mesures qu’on va freiner. C’est trop tard, beaucoup trop tard." (...) "Pour freiner, il me reste les écoles, certains commerces. J’appelle de mes voeux que tout soit respecté. Ce n’est pas le cas. Presque 40 % des personnes qui ont la Covid vont travailler. 30 % des personnes qui ont des symptômes ont des réunions avec des proches." (...) "Le seul slogan que j’ai appris en un an, c’est "tester, isoler, dépister". Le reste, c’est de la com’. A 35 000 cas par jour, on ne peut pas le faire, c’est à 5 000 qu’on peut. On a abandonné le primum du contrôle de l’épidémie. Il faut le dire." (Le professeur Gilbert Deray, chef de service de néphrologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris ; dans l’émission de France 5, "C à vous". Amener le curseur sur 6:55 : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/2321351-invites-gilbert-deray-caroline-roux-et-julien-dore.html
-"On va droit dans le mur." (Le professeur Timsit, pneumologue et chef du service de réanimation de l’hôpital Bichat à Paris. Propos recueillis par Florence Méréo) :
https://drive.google.com/file/d/1XslVCM95LBXos_YBlPW4MKxLZEttNVRq/view?usp=sharing
-"Cela fait depuis décembre que la situation est tendue. Depuis quinze jours, elle s’est aggravée. Il nous arrive de refuser des patients. (...) "Je crains que les mesures soient insuffisantes pour ralentir rapidement la progression du virus. La maladie tue plus que lors de la première vague." (...) "Nous avons choisi de vivre avec le virus. L’Allemagne a choisi la stratégie zéro virus et de confiner, cela va prendre du temps, associé à la vaccination de masse, pour atteindre la protection collective" mais ce sera efficace. (Le professeur Djillali Annane, chef de service de réanimation à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. Invité de Caroline Roux, sur France 2 : https://www.youtube.com/watch?v=2UZrTH7xhn4
-"Une vague d’une violence inouïe" menace les hôpitaux. (Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France ; interrogé par Jean-Michel Apathie, sur LCI) : https://www.lci.fr/sante/covid-19-coronavirus-confinement-une-vague-d-une-violence-inouie-menace-les-hopitaux-selon-frederic-valletoux-2181485.html
-"Ce césarisme qui nous mène dans le mur." (Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité) : https://patrick-le-hyaric.fr/cesarisme-mene-dans-le-mur/
En Île-de-France, l’ARS demande d’augmenter la déprogrammation des opérations :
-"Il ne faut pas rêver", les restrictions en place depuis samedi dans 16 départements, ne permettent pas "une baisse rapide de l’épidémie." (Le Pr Renaud Piarroux, épidémiologiste à la Pitié-Salpêtrière à Paris, qui met en cause le recours trop faible au télétravail et l’ouverture des établissements scolaires ; sur LCI) : https://www.lci.fr/sante/covid-19-coronavirus-pandemie-confinement-il-ne-faut-pas-rever-il-n-y-aura-pas-de-baisse-rapide-de-l-epidemie-avertit-le-pr-renaud-piarroux-2181396.html
Le Carnaval à Marseille, "C’est de l’inconscience. C’est assez inacceptable, on est triste en voyant ça. C’est aussi un peu de ras-le-bol, ce que je comprends. Moi je suis dedans, mais il y a des moments où j’en ai marre comme n’importe qui." (...) "Tout dépendra des doses des vaccins, mais je pense que rapidement il faut aller vers les enseignants, les gens qui sont exposés et qui participent à la transmission. On a d’abord réfléchi aux personnes vulnérables, c’était normal, maintenant il faut réfléchir progressivement aux personnes les plus exposées." (...) "Avec le confinement, le virus va descendre, et après on va commencer à ouvrir. Par exemple les musées, ça aurait vraiment un sens." (Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil scientifique, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat à Paris, était l’invité du "8h30 franceinfo" ) : https://www.dailymotion.com/video/x803oip
-"Le variant breton est effectivement plus difficile à détecter." (...) "Les variants importants, on en connaît quatre, avec des vaccins efficaces sur le variant anglais, beaucoup moins sur les variants sud-africains et brésiliens. (...) "A moins de deux mètres, dehors, vous pouvez être contaminés." (...) "Les mesures prises dans 16 départements, il faut les tester pour, si elles sont efficaces, les étendre, par anticipation, dans d’autres départements." (...) "A l’école, il y a beaucoup de circulation des virus. Les autres pays ont fermé les collèges et les lycées. Quand on aura protégé les plus fragiles, on pourra envisager de traiter les enseignants comme les soignants." (...) "Pour nous, le plus dangereux, c’est la campagne électorale. Nous présenterons à l’exécutif une étude qui mettra en évidence les moments les plus propices."
(Le professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin) : https://www.youtube.com/watch?v=N-outMF67WU
Dans les seize départements, "Il n’y a pas grand chose qui change. J’espère me tromper, mais je pense que ce n’est pas de nature à stopper la progression de l’épidémie." (Le chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou et maire LR de la Garenne-Colombes, le professeur Philippe Juvin, était l’invité de Laurence Ferrari.) :
https://www.cnews.fr/emission/2021-03-22/linterview-du-pr-philippe-juvin-1061292
Une étude de l’Institut Pasteur montre que la présence dans le foyer d’un collégien scolarisé augmente de 30% les risques de contamination. M. Blanquer s’est arrêté aux lycées pour y dédoubler les effectifs :
Dans une école de Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, sept enseignants manquent à l’appel depuis le vendredi 19 mars. Deux maîtresses ont été testées positives au Covid-19 et cinq sont cas contact : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-les-ecoles-confrontees-aux-absences-des-professeurs_4344363.html
-A l’école, les chiffres du Covid-19 sont-ils sous-estimés ? (Thomas Poupeau) :
https://drive.google.com/file/d/1bFdPOJcevHY_cbQ3MW_GLWwfYaXzzMrL/view?usp=sharing
"Sans vaccin, je ne retourne pas en cours."
(Florence, professeur d’histoire à Paris, souffrant de problèmes de santé", en quête de vaccin depuis deux mois) :
https://drive.google.com/file/d/1L62BdD7LmuvHv-3JhdUIzGHk0QZjyf0V/view?usp=sharing
"Vacciner contre le Covid-19 les salariés exposés ? Les appels se multiplient." :
"En Seine-Saint-Denis, 19 villes sur 40 n’ont pas de lieu de vaccination, c’est inadmissible. On devrait démultiplier les centres pour être au plus près des gens."
(Azzedine Taïbi, maire communiste de Stains. Cité par Elsa Marnette.
Le département compte beaucoup moins de personnes vaccinées que d’autres, or le taux d’incidence y est parmi les plus élevés de France. Donc, la prise de risque y est énorme. A partir de certaines communes, âgé 75 ans et plus, se rendre au vaccinodrome du Stade de France, relève de la mission impossible.) : https://drive.google.com/file/d/1L62BdD7LmuvHv-3JhdUIzGHk0QZjyf0V/view?usp=sharing
"Les ratés du confinement troisième voie." (Richard Werly, du quotidien suisse "Le Temps") : https://www.letemps.ch/monde/rates-confinement-troisieme-voie?utm_source
"On met quelques jours à bien comprendre les consignes. Cela tient à la méthode de décision depuis le départ qui est très concentrée, solitaire. Ces problèmes de démocratie sont soulignés depuis le départ." (...) "Le gros problème dont il faut discuter, ce sont les failles de notre système de santé qui font qu’encore aujourd’hui, nous sommes très démunis dans l’ensemble du pays et face à l’urgent besoin de vaccins. Si on continue comme ça, on va finir la crise avec exactement le même nombre de lits de réanimation qu’on a commencé la crise." (...) "Il manque beaucoup de vaccins dans le monde entier. Certains pays n’ont pas encore commencé la vaccination. Il faudrait que les vaccins soient déclarés bien public mondial, qu’on lève la propriété des brevets et qu’on organise la production mondiale." (...) "L’Europe s’est montrée, et la France avec, totalement dépendantes de grands groupes pharmaceutiques privés." (...) "En France, Sanofi, on a tellement livré cette entreprise à des fonds de pension, à des actionnaires qui se moquent du bien public, que Sanofi n’est pas au rendez-vous alors que la France est un pays qui devrait être en pointe dans la recherche et la production de vaccins." (...) "Le sport, comme la culture, ce ne sont pas des secteurs qu’on a protégés, qu’on a aidés à tenir le coup." (Pierre Laurent, sénateur communiste de Paris ; interrogé par Oriane Mancini, sur Public Sénat. Amener le curseur sur 01:54 : https://www.dailymotion.com/video/x803nnd
-Ce Carnaval à Marseille est "irresponsable. Il confirme qu’on ne pourra pas répondre à cette crise éternellement à coups de confinements et de déconfinements." (...) "Depuis des semaines, nous proposons une planification qui organise la société par roulement. Par rotation, de sorte que tout le monde ne soit pas au même endroit au même moment". La mise en place "d’un plan complet d’alternative au confinement", consistant à limiter la circulation du virus "tout en permettant que la vie reprenne dans tous les secteurs." (...) "Que ce soit compliqué c’est une évidence mais il s’agit de planifier et de l’organiser sinon on va vivre toujours entre enfermement et réouverture et ce n’est pas possible." (...) " Je ne crois pas qu’il faille reporter les élections régionales et départementales. Reporter une élection, ce n’ai jamais bon." (...) "Comme nous l’avons fait dans les Hauts-de-France avec, aux prochaines élections régionales, une liste de large rassemblement derrière une écologiste, on pourrait imaginer la réciproque, si, en Ile-de-France, Julien Bayou rejoignait la liste conduite par Clémentine Autain." (...) "Participez à la votation citoyenne sur l’eau !" (Adrien Quatennens, député LFI du Nord ; invité d’Alba Ventura, sur RTL) : https://www.youtube.com/watch?v=DOMiEWqtzyA
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