26 janvier 2018 - Les Nouvelles/News
Le Medef et l’Afep, les deux grandes organisations patronales, ont procédé mardi 22 janvier à deux nouvelles nominations au sein de leur Haut Comité de Gouvernement d’Entreprise (HCGE), dont les membres sont chargés de contrôler que les entreprises respectent le « Code de gouvernance » adopté par leurs adhérents.
Cette petite cuisine entre grands patrons serait passée plutôt inaperçue si Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef ne s’y était pas intéressé, vendredi 26 janvier. Pour pointer du doigt la cruelle absence de parité au sein de ce HCGE : une seule femme – l’avocate Dominique de la Garanderie – et sept hommes.
Pas vraiment étonnant, à première vue, dans le monde très masculin des grandes entreprises. Si ce n’est que le Code de Gouvernance Afep/Medef, dont cet aréopage est précisément le garant, promeut la « diversité » dans les Conseils d’administration des grandes entreprises.
Il avait même, dès le printemps 2010, anticipé la loi Copé-Zimmermann en recommandant que ces conseils atteignent dès 2016 un pourcentage d’au moins 40 % de femmes. En toute hypocrisie, car pendant qu’ils anticipaient la loi la main sur le cœur, les mêmes manœuvraient pour éliminer les sanctions prévues. La résistance à la parité finit par se voir : une femme sur 8 au HCGE, cela représente un pourcentage de 12,5%.
Notons aussi que l’un des nouveaux nommés est l’ancien patron de bioMérieux, Jean-Luc Bélingard. Une entreprise qui a attendu le dernier moment pour se mettre en conformité avec la loi. En 2016, contrairement aux recommandations du code, elle ne comptait encore que 22% de femmes dans son Conseil d’administration.