Le Mahapanchayat de Mawat d'ajourd'hui, une région peuplée de musulmans dans l'Haryana, a vu une participation massive de paysans qui se sont réunis pour dénoncer le lynchage à mort d'un jeune musulman, Asif, par des voyous dans le cadre d'une campagne de haine entre religions menée par les tenants du pouvoir.
Cela est arrivé après qu'un autre musulman, Junaid, aurait été battu à mort par des policiers en garde à vue et après surtout une campagne de réunions dans le secteur à Indir, Kira, Badoli avec des gens venus de partout, notamment de l'Uttar Pradesh et de l'Uttarakhand... Ces réunions ont été tenues par des partisans de l'Hindutva (un pouvoir hindou sectaire, réactionnaire et dictatorial défendu par Modi et Yogi [dirigeant BJP de l'Uttar Pradesh] ). Les animateurs de ces réunions ont demandé que les meurtriers soient relâchés par la police, ont ouvertement justifié le lynchage en prétendant également que les musulmans convertissaient de force les hindous et notamment les femmes en les forçant à les épouser tout comme ils avaient déjà offert de récompenser les meurtriers dans de mêmes cas dans le passé.
Selon les leaders paysans, ceux qui se cachent derrière cette campagne de haine et cherchent à fomenter des progroms et des émeutes religieuses, sont les hommes du pouvoir qui voyant que rien n'arrête le soulèvement paysan et qu'ils craignent de perdre les élections qui s'approchent dans les Etats de l'Uttar Pradesh et de l'Uttarakhand - ce qui serait catastrophique pour le pouvoir - , ils tentent comme ils le font toujours, de semer la haine et la division entre religions, castes et sexes.
Mais, comme au Bengale occidental où le gouvernement avait tenté la même politique et avait échoué, le mouvement paysan a décidé de mobiliser les paysans contre ces haines et divisions et de faire tomber le pouvoir en Uttar Pradesh et en Uttarakhand en y multipliant les réunions et en faisant du porte à porte, tandis que sont annoncés deux grands convois de paysans de l'Uttar Pradesh vers Delhi.
Dans le même esprit d'un monde plus fraternel, le soulèvement paysan a appelé à une journée de lutte commune le 30 juin avec les Adivasis, les indigènes des tribus.
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Mahapanchayat à Mewat dans l'Etat de l'Haryana ; au vu de la taille des campements des paysans aux portes de Delhi qui ont l'importance de véritables villes, les paysans ont organisé un "métro", des chariots tirés par des tracteurs, pour qu'on puisse circuler d'un point à un autre et en particulier pour les personnes âgées et d'autres personnes fragiles (Kisan qui est écrit sur le chariot signifie "paysan", Kisan métro, le métro paysan) ; plus d'un millier de manifestants bloquant la résidence du gouverneur de Chennai dans l'Etat du Tamil Nadu dans le sud du pays, montrant que le mouvement est partout, pas que dans le nord ; appel à la grève dans les aciéries publiques contre leur privatisation les 29 et 30 juin, et notamment à celle géante de Visakhapatnam dans l'Andhra Pradesh




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