Jean-Marc Buzet (avatar)

Jean-Marc Buzet

Salarié de la restauration, écrivain amateur, citoyen engagé.

Abonné·e de Mediapart

6 Billets

0 Édition

Billet de blog 26 avril 2018

Jean-Marc Buzet (avatar)

Jean-Marc Buzet

Salarié de la restauration, écrivain amateur, citoyen engagé.

Abonné·e de Mediapart

Diviser pour mieux régner - le management par l'incompétence.

Dans le monde du travail, l'incompétence aurait-elle supplanté la compétence comme vecteur d'ascension sociale ?

Jean-Marc Buzet (avatar)

Jean-Marc Buzet

Salarié de la restauration, écrivain amateur, citoyen engagé.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’ai le sentiment qu’aujourd’hui dans le monde du travail c’est, bien plus que la compétence et l’expérience, la flagornerie, la manipulation, l’absence d’empathie, de compassion, d’humanisme, qui sont récompensés. L’objectif des patrons (pas tous, mais bon nombre d’entre eux) est de signifier aux salariés qu’ils ne sont rien, qu’ils sont interchangeables, qu’ils n’ont rien à exiger, surtout pas le respect du code du travail alors même que les patrons en question s’octroient le droit de le transgresser allègrement. Les règles, la loi, s’appliquent à sens unique. La soi-disant crise économique, le chômage endémique auto-entretenu, sont des moyens de pression précieux au service de ces patrons, leur permettant d’ imposer leur autorité tyrannique à des salariés timorés, apeurés, soucieux avant toute chose de conserver leur emploi, même si cela doit se faire au prix de brimades incessantes, d’humiliations répétées, de cadences de travail infernales, d’objectifs impossibles à atteindre. Les salariés intelligents, compétents, les anciens dont l’expérience devrait être valorisée, sont volontairement bridés, cantonnés à des tâches peu gratifiantes, empêchés d’évoluer au sein de la société, à moins qu’ils ne fassent montre d’un caractère susceptible d’en faire de bons chiens de gardes, des flics zélés, sortes de CRS du monde de l’entreprise. Cet état de fait n’est pas le fruit du hasard mais bien le résultat d’une démarche mûrement réfléchie, voulue par les patrons qui pratiquent cette méthode. Leur but est de tuer dans l’oeuf toute velléité revendicative de la part des salariés, incités en outre à se surveiller les uns les autres, par une politique qui récompense ceux qui viendraient à dénoncer le camarade qui se serait rendu coupable de quelque menu larcin ou faute professionnelle. En entretenant ainsi un climat de suspicion et de défiance entre les salariés, le risque de voir ces derniers s’unir pour obtenir réparation d’un préjudice, revendiquer des augmentations de salaires ou des améliorations de leurs conditions de travail, est fortement minimisé. C’est le principe bien connu qui consiste à “diviser pour mieux régner”.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.