Le point commun de la plupart des discours de gauche sur les questions constitutionnelles, c'est bien de remettre en cause le présidentialisme qui entraine aujourd'hui un blocage de la vie politique. L'hyper-présidence de Sarkozy a porté à son paroxysme l'absurde d'un système, unique en Europe, où le chef d'Etat est aussi chef de gouvernement et où la schyzophrénie amène le CSA à différencier le chef de parti du chef de la Nation.
Montebourg, Mélenchon, Joly, les groupuscules d'extrême-gauche : chacun, pour une rare fois, s'accorde à vouloir redonner sa place au pouvoir législatif auquel le gouvernment devrait vraiment rendre des comptes. L'actuelle chambre d'enregistrement qui nous sert d'assemblée nationale et qui doit enregistrer les oukazes présidentiels ressemble plus à une douma du temps des tsars qu'à june assemblée moderne et démocratique.
Que faire donc? Tous se présenter et dire : "moi je serai le dernier, je rendrai le pouvoir au peuple...". C'est donner à la fonction l'importance qu'elle n'a pas. C'est personaliser le débat, alors qu'il ne devrait plus l'être. "Je me présente pour que chacun comprenne bien qu'il ne sert à rien de se présenter...". Cela n'a pas de sens.
Le choix est à peu près clair : Hollande ou Sarkozy. Si les voix de gauche se dispersent trop au premier tour : le choix sera Sarkozy ou Le Pen. On peut tourner le problème dans tous les sens et dénoncer les appels au vote utile, cela ne change rien. J'appelle personnellement au vote le plus inutile. Le vote Hollande garantit un président politiquent au centre. Relativement neutre idéologiquement, un peu comme un Bayrou à la culture socialiste, mais avec des chances de l'amporter. Comme tout centriste, il défend un cetain équilibre, celui qui lui permettra de passer cinq années sans trop de heurts, en fait. Pour le programme, on est d'accord, il n'y en a pas. Rien d'engageant, il le répète, on verra en fonction de la sitation.
Donc, élire Hollande, c'est choisir un Homme qui ne s'engage d'abord qu'à nous sortir de dix ans de droite. Et puis, on ne définit pas une politique en négatif... C'est vrai. C'est à nous de choisir la politque de notre pays lors des élections législatives, en votant pour les candidats les plus aptes à permettre de vraies réformes : les amis d'Arnaud Montebourg, des candidats du Front De Gauche, des candidats EELV... assez nombreux pour imposer à un président maléable un gouvernement qui ne le sera pas. Contrairement à ce que disait Chevènement, les ministres doivent "l'ouvrir" car ils sont responsables devant l'Assemblée Nationale et que celle-ci doit redevenir le creuset de notre démocratie.
Cessons donc de focaliser sur une élection qui ne devrait plus exister : Appellons à voter inutile, votons Hollande. Appellons à voter utile, votons à gauche aux Législatives.