On tourne une page.
La mort de Ben laden, aussi symbolique soit-elle, fait écho à celle, politique, de Bush et de sa vision du monde. Les deux ennemis d'un monde en calir-obscurs paraissent avoir jauni terriblement, le temps de la peur est bien loin. Même si persistent des attentats, comme à marrakech, des orgaanisations terroristes, comme AQMI, elles apparaissent comme la queue d'un monstre en voie de disparition plutôt que comme l'avant-garde d'un mouvement international.
Le discours du Caire de Barrack Obama avait déjà tué la raison d'être de Ben Laden. Sa mort physique ne vient que confirmer qu'il était devenu un curieux anachronisme, une survivance de l'ancien temps, au même titre que la Corée du Nord. Le monde a avancé depuis la première décennie du millénaire. Dès le début de cette seconde décenie, les révolutions de Tunisie, d'Egypte, et les combats de Libye, de Syrie, de Barheïn, du Yémen ont bouleversé la géopolitique traditionnelle. L'Amérique n'est plus un ennemi, facebook et youtube catalysent les mouvements des peuples arabes. Les manifestations revendiquent des droits simples, autrfois qualifiés par les islamistes de visions occidentales, ils réclament la liberté politique, la liberté individuelle, la liberté associative, la liberté d'expression, des droits garantis par une constitution.
L'universalité, tant battue en brèche par le relativisme culturel revendiqué par des dictatures comme la Chine ou la Libye, s'affirme à nouveau aux tribunes internationales. L'Amérique arrogante devient conciliante, l'Europe fait à nouveau figure d'acteur sur la scène internationale, malgré ses divisions. La crise économique a montré les faiblesses de l'économie mondiale mais pousse également les peuples à chercher de nouveaux modèles de développement, à rejetter la financiarisation toujours croissante de l'économie.
Pour les partis de Droite, seul le repli identitaire et nationaliste reste un moyen d'essayer de conserver des voix qui leur échappent. C'est à la gauche de construire de proposer l'avenir sur les décombres de la bulle de spéculation politique absurde 2001-2008 ou Bush pariait sur une division toujours plus grande d'un monde d'ennemis. Le monde a changé, même s'il garde des séquelles. Le président amériacin est démocrate et intelligent, les jeunesses arabes risquent leur vie pour la liberté, pas par fanatisme. les nombreuses élections prévues prochainement en Afrique sont autant de chance pour créer de nouveaux modèles sur ce continent, le plus riche d'avenir pour le monde.
L'opportunité historique d'organiser un développemnt mondial plus harmonieux et respecteueux, basé sur le partage de valeurs humaines communes n'a que rarement été aussi nette. Le modèle sud-américain de développement, sorti de l'impasse des dictatures, largement à gauche, peut servir de modèle alternatif. des expériences originales, comme celle de l'Islande, doivent permettre au politique de reprendre le pas sur l'économique à court terme. L'émergeance de l'Inde et de la Chine sont des enjeux planétaires incomparables.
La naissance d'une société civile civile chinoise soucieuse de ses droits ne laisse que peu d'espoirs aux dirigeants chinois de la maintenir longtemps sous tutelle politique. La révolution de jasmin a xhalé son parfum puissant jusqu'à Pékin, comme en témoigne la censure totale sur ces évènements.
La place de la France dans cette nouvelle décénie reste à définir. Si elle opte pour la reconduite d'une droite nationaliste et xénophobe qui a fait sienne beaucoup de thèses du FN, devenu son laboratoire d'idées, la chute dans les oubliettes de l'Histoire n'en sera que plus brutale. Si, au contraire, elle choisit, dès aujourd'hui et en 2012, de porter des valeurs de progrès et de voter à gauche, elle peut jouer un rôle d'accelerateur dans la construction d'un nouvel équilibre mondial : en refondaant une Union Européenne qui serait aussi sociale et politique, en participant à la réforme des instances de gouvernement internationales pour que le G20 supplante définitivement le G8 et pour que les organisations comme le FMI voient une redéfinition de leur mandat comportant des garanties de développement social et écologique pour les pays aidés.
La France peut continuer à fermer ses frontières ou les ouvrir, dans tous les sens.