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Billet de blog 6 mai 2011

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Besancenot : la débâcle

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Le postier de Neuilly ne se représentera pas à l'élection présidentielle. Cela est au moins éclairant sur sa lucidité personnelle par rapport au score possible de son parti. Même dans des conditions économiques et sociales ultra-favaorables, avec la plus grande crise économique depuis celle de 1929, un gouvernement de l'ultra-droite qui a multiplié les cadeux fiscaux aux plus riches, des droits sociaux attaqués de tous côtés... les scores putatifs du NPA ne décollent pas. La révolution, ce n'est pas pour 2012.

On peut lire ici ou là que le mouvement n'a pas su faire émerger de nouveaux leaders, que de toutes manières, il refuse la personalisation de la politique...c'est certain. Mais au-delà de l'absence de porte-paroles audibles, le NPA n'a surtout réussi à faire émerger aucune proposition positive depuis sa création. Il se base, comme son nom l'indique, sur une dénonciation du capitalisme, thème plutôt porteur, mais ne propose rien à la place. Il donne l'image d'un parti arc-bouté sur ses propres débats internes et ne porte aucune proposition concrète qui ne soit pas un simple retour aux acquis sociaux remis en cause.

La proposition phare visant à financer tout le programme social, c'est la taxation des profits des entreprises. Et celles qui, comme beaucoup aujourd'hui perdent de l'argent, on les ponctionne aussi? Si j'étais chef d'entreprise, je refuserais désormais d'investir en France, puisqu'aucun profit ne serait possible.

Les socialistes, avec le travail de Picketty par exemple, font des propositions sur les réformes fiscales. Ils prennent le risque, comme Montebourg, de proposer le développement d'un secteur économique coopératif et une mise sous tutelle des banques. Ils peuvent s'appuyer sur leur bilan dans la gestion des territoires, comme Ségolène Royal en Poitou-Charentes, ou de responsabilités sur le plan international comme DSK à la direction du FMI.

Quelles propositions du NPA, au-delà des slogans, ont été audibles durant ces quatre années? Quelles idées nouvelles ont émergées de cemouvement, quelles propositions concrètes et innovantes? Même si l'on ne tient pas compte du pathétique débat sur le voile, comment le message du NPA est-il entendu par la population en France?

La sclérose idéologique héritée du Trotskysme dont les pasticheurs se délectent dans le club, cordialités révolutionnaires, est sans doute responsable de cette inertie programmatique. La radicalité doctrinnaire empêche de nouer des alliances, de participer à des projets de gouvernement, de définir un programme minimal. Les positions sont toujours indiscutables et beaucoup de porte-paroles du NPA, en particulier sur Mediapart, considèrent qu'ils ont le monopole de la Gauche.

Donc en France, il y aurait 5% de gens politiquement conscients, dirigés par l'avant-garde des 4000 adhérents du NPA et 95% de gens de droite qui se sbdivisent en social-traitres, libéraux et nationalistes. Toute proposition de gauche portée par EELV, le FdG ou même le PS seraient forcément des pièges pour détourner le prolétariat de l'objectif révolutionnaire.

Ce qui est en fait navrant là-dedans, c'est que tant d'électeurs se laissent prendre à cette pseudo-radicalité qui ne fait les affaires électorales que de la droite et du FN. Plus que le fantôme de 2002, toujours imputable aux divisions de la gauche, ce sont surtout les attaques permanentes et souvent injustifiées contre la gauche de gouvernement qui sont nuisibles. En effet, c'est bien chez les électeurs de gauche que tentent de recruter les membres du NPA. Il est rare que les cadres de l'UMP se découvrent une fibre trotskiste. Pour progresser de quelques pourcents, ils attaquent donc beaucoup plus le PS que l'UMP, renvoyant dos à dos les deux partis.

Cet intérêt partisan s'oppose à l'intérêt global de la gauche, comme toute division entre partis rivaux et concurrents. Une organisation commune de toute la gauche avec des militants issus de toutes les tendances est la seule organisation capable de proposer un projet de société acceptable par tous. Besancenot a fait un premier pas en reconnaissant l'inutilité d'une candidature présidentielle. Il faudrait maintenant anlyser la raison de cette absence de candidat : une absence d'idées.

Illustration des propositions toujours en négatif :

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