
Les milices de l'extrême-droite chrétienne contrôlent depuis longtemps les zones rurales du Sud et de l'Est de la France. Même si la porte-parole officielle reste Marine Le Pen, l'ombre de son vieux père borgne continue de terrifier les minorités encore présentes dans le pays. Les scènes de pogroms sont encore dans toutes les mémoires, et les cranes rasés du FNJ restent une force de frappe effrayante. La dissidence des Gollnischiens autour de Lyon, où ils ont la haute main sur la colline de Fourvière et le bas quartier de la cathédrale Saint-Jean, soutenus par le primat des Gaules, n'a pas entamé leur volonté de domination. Le ralliement des derniers Mégretistes permet même à la famille Le Pen de s'attribuer le contrôle du littoral Varois où Brigitte Bardot ne cache plus son soutien.
En Bretagne, les fondamentalistes catholiques, aux ordes de Christine Boutin viennent quand à eux de sceller leur alliance avec les Vendéens de Philippe de Villiers. S'appuyant d'abord sur le contrôle des établissemnts scolaires et des cliniques catholiques, le mouvement a repris l'ancien emblème des Chouans et pense à proclamer la secession du Grand Ouest. Les combattants de ces factions arborent des reproductions d'images pieuses, en particulier des représentations mariales, sur la crosse de leurs armes.
Près de Valenciennes, les derniers centristes, réunis autour de Borloo, ont acheté la clémence des Sarkozystes qui contrôlent toujours la région capitale. Les hommes de main du président à vie Sarkozy, dirigés par Gérad Longuet ont menacé de terribles représailles les anciens traitres qui avaient fait mine, en pleine guerre civile de se rallier aux appels républicains alors entonnés par Bayrou. L'assassinat de François Bayrou à Pau est d'ailleurs considéré comme le début de l'explosion du pays en 2015. Les barons sarkozystes, comme Hortefeux qui règne en maitre absolu sur l'Auvergne, ne sont d'ailleurs pas tous d'accord pour pardonner. La frange la plus dure des fidèles de Sarkozy, avec Estrosi et Guéant, plaide plutôt pour une alliance avec le FN assorti d'une partition de la ville de Nice.

La population, dans les affres de l'autarcie, ne comprend plus très bien ces luttes territoriales. Les maquisards du Poitou, des Cévennes et des Alpes n'ont pas l'armement nécessaire pour contrer les forces nationales regroupées dans les brigades civiles populaires organisées par Besson. La fusion des compagnies de police, gendarmerie et des militaires fidèles a donné un avantage décisif au pouvoir sarkozyste. La dissolution de l'assemblée et l'arrestation de tous les parlementaires de Gauche a suivi de peu l'assassinat de Bayrou.

La sortie brutale de l'Europe et les sanctions de l'ONU n'y ont rien fait. le retour du Franc, véritable fausse monnaie, n'a fait qu'entrainer une catastrophique suite de dévaluation. Il faut aujourd'hui près de 800 francs pour faire un euro. Le troc a remplacé cette monnaie de singe, l'échange reste le seul moyen de se nourrir. Dans les banlieues ghettoïsées, parfois cerclées de clôtures électrfiées, les rations allimentaires insuffisantes ne sont plus fournies qu'en échange d'un travail forcé incapable de compenser l'ancien commerce avec le reste du monde.
Le suicide collectif des dockers de Marseille reste le symbole de ce pays qui s'est enfermé sur lui-même : des ports vides, des avions qui ne décollent plus, des hélicoptères de combat qui survolent les grands ensembles et menacent la population. La plupart des habitants de ces zones déshéritées ont d'ailleurs perdu la citoyenneté, ils sont résidents de classe 2, sous prétexte que leur souche française n'est pas identifiée par le noveau ministère de la culture nationale.
Les condamnations politiques qui ont précédé la guerre, la disparition de la presse indépendante et la censure d'internet avaient déjà jetté une chape de plomb sur l'hexagonne. A tel point qu'il semble à peine crédible que les résultats contestés de l'élection de 2012 aient encore été considérés comme démocratiques par certains observateurs internationaux. La fuite de la population par les Pyrénées et les Alpes en particulier, a pourtant commencé dès 2013 avec le choc de revoir des camps de réfugiés en plein coeur de l'Europe.
La déclarartion célèbre de Michèle Alliot-Marie avait alors été jugée scandaleuse : " Nous demandons aux gouvernements italien et espagnol de nous liverer les fugitifs, terroristes et fauteurs de trouble qui se réfugient au-delà des monts, comme nous avons livrés les militants gauchistes et d'ETA à nos partenaires de l'Europe des Nations". Les décisions de la Droite d'alors paraissaient si folles que les condamnations des autres pays d'Europe puis de l'ONU ont tardé à venir. On se souvient aussi de la fameuse phrase de Frédéric Lefebvre à la tribune des Nations Unies à New-York : "la France n'a aucune leçon à recevoir en matière de Droits de l'Homme, puisque nous les avons inventé, nous pouvons les révoquer".
L'alliance entre les forces nationales de l'UMP, du FN et du movement catholique de l'ouest a d'ailleurs rapidement volé en éclat lorsque la victoire militaire sur les Résistants a été acquise. Le découpage actuel de la France en zones d'influences a pu être ainsi commenté par Luc Châtel, ministre de la propagande : "la décentralisation est une avancée de la démocratie nationale". Ce qui répondait à la nouvelle doctrine de Xavier Bertrand, ministre du travail : "Pour lutter contre les délocalisations, nous avons opté pour le travail forcé dans les zones défavorisées en échange des tickets de rationnement. Cette politique remplace moralement et avantageusement pour la collectivité l'ancien assitanat".

L'ancien premier ministre Jean-François Coppé vient d'être condamné par contumace après sa fuite, pour corruption et tentative de coup d'Etat : sa soif de pouvoir l'avait conduit à vouloir remplacer le tout puissant chef de l'Etat. La nomination à sa place du jeune Jean Sarkozy a été approuvée par le vice-ministre Balkany. Les rênes de l'appareil d'Etat central sont désormais cadennassés par le clan du chef qui gouverne depuis Neuilly. Aux dernières nouvelles, la télévision d'Etat diffusait des messages de soutien au président à vie dans sa lutte contre ses anciens alliés. Mais très peu de journalistes arrivent aujourd'hui à entrer en France pour couvrir les évènements de ce qu'il faut bien qualifier de total chaos.