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Billet de blog 13 mars 2011

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Kadhafi a-t-il financé Sarkozy?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est une question qu'on est en droit de se poser quand on observe le rapport étrange des deux hommes.

Est-ce que la réception en grand pompe à Paris du "Guide de la Révolution" libyen n'était pas la contrepartie d'une aide financière préalable à l'élection de Nicolas Sarkozy?

Comment expliquer la place prépondérante de Nicolas Sarkozy dans l'affaire de la libération des infirmières bulgares. Quels liens lui ont permis d'ainsi approcher Kadhafi, considéré depuis des décennies comme infréquentable par les Français depuis l'attentat du DC10 d'UTA?

Quel a été l'intérêt de Patrick Ollier, son but et sa motivation, lorsqu'il a créé un groupe d'amitié franco-libyen à l'Assemblée Nationale?

Y a-t-il un lien entre l'implantation parachutée (auparavant élu dans les Alpes) de Patrick Ollier dans les Hauts-de-seine (maire de Rueil-Malmaison), fief du clan Sarkozy, et les activités libyennes (voyages, fêtes à l'ambassade) de Patrick Ollier, étrangement toujours ministre après le renvoi de MAM sa compagne?

Pourquoi Kadhafi, dans sa déconfiture, trouve important de prendre le temps de menacer précisément la France et Sarkozy de révalations comprometantes "qui entraineraient la démission du président français"?

D'où vient l'empressement de Sarkozy à vouloir, sans consulter personne, attaquer la Libye, en espérant sans doute une fin plus rapide de la crise et empêcher peut-être ainsi des révalations?

Que lui ont promis les dirigeants du Conseil National de Transition en échange de la reconnaissance première de la France?

Est-ce que les sociétés françaises qui ont négocié de juteux contrats en Libye sous le couvert de la diplomatie française n'ont pas été, d'une manière ou d'une autre, été forcée de financer, par rétro-commissions, les activités politiques de Sarkozy?

Beaucoup de questions qui restent en suspens. Beaucoup de doutes invérifiables. Le seul heureux hasard de cette histoire est que la position bienveillante de Sarkozy envers Kadhafi avant le début de la révolution libyenne l'oblige aujourd'hui à se distinguer par une attitude des plus fermes pour ne pas être suspecté de connivence. C'est la chance des Libyens en révolte qui trouve ainsi en France un appui inespéré, loin des discours convenus et habituels qui justifient l'inaction.

Il faut désormais que l'opposition en France, en particulier à l'Assemblée, mais aussi dans tous les médias, fasse preuve d'initiative sur ce dossier et exige que Sarkozy joigne les actes à la parole, avec ou sans mandat de l'ONU. La Ligue Arabe a déjà donné son accord, il faut aider militairement, par le contrôle des airs et des mers, les insurgés libyens à chasser kadhafi.

La désastreuse politique étrangère de la France, qui a atteint l'abjection avec l'épisode tunisien de Michèle Alliot-Marie, oblige le gouvernement français à être cette fois en pointe sur le dossier libyen. Les moulinets de bras de sarkozy se retourneraient contre lui s'il n'agissait pas maintenant. Prendre son contre-pied sur cette question, c'est donc, paradoxalement, le forcer à assumer ses déclarations.

Cela est vital pour les Libyens, capital pour la France. Les sombres motivations? Peu importe, on enquêtera après.

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