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Billet de blog 13 juin 2011

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La journée de soliTarité

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A Nîmes, la féria bat son plein. Partout en France, des marchés, des tournois sportifs, des entreprises fermées. L'Education nationale a donné le ton : même si, par solidarité, la journée est rattrappée en cours d'année pour les profs, les élèves ne sont pas accueillis le lundi de Pentecôte. Pas de classe, les parents ne travaillant pas ce jour-là étaient d'ailleurs nombreux à ne pas vouloir envoyer leurs enfants. De dérogations en liberté d'organisation du travail, la société française, par résistance passive et grogne concertée a fait échec à cette raffarinade : "donner un jour de travail supplémentaire pour financer les coûts du viellissement de la population."

Alors puisque ce jour férié qui ne l'était plus l'est en fait redevenu, que reste-t-il de cette idée de droite : "travailler plus pour cotiser plus sans rien gagner". En fait, il reste quelques heures supplémentaires non payées, des commerces qui ouvrent sans payer plus leurs salariés et sans avoir à demander la moindre autorisation, des cotisations supplémentaires prélevées sur les salariés et les entreprises, de manière déguisée. Le tout est une opération de com, sur quelques années, pour que les gens s'estiment heureux qu'on leur rende un grand week-end en juin sans penser qu'on ponctionne sur leurs revenus ce qui était autrefois un droit acquis. Gringo! Tout le monde a oublié la cause de ces prélèvements le lundi de pentecôte est donc de venu le premier jour chômé rentable pour les finances publiques... mais qui grève le pouvoir d'achat.

La régression sociale, c'est de faire accepter à tous l'idée qu'ils sont des nantis. Les salariés par rapport aux chômeurs, les jeunes par rapport aux vieux, les bien-portants par rapport aux malades... et inversement. Une société de la suspicion et de la jalousie, une société du conflit social et du conflit d'intérêt permananent. L'inverse de ce que serait une société de la solidarité. Le lundi de pentecôte est donc le seul jour de la Solitarité : le chacun pour soi érigé en dogme. Comme toujours ce sont les plus faibles qui trinquent : les caissières de supermarché n'auront pas de prime et devront payer pour faire garder leurs enfants. Le travail gratuit, et même payant, plutôt que payé. C'est presque du communisme.

Familles de France, passez un bon lundi de pentecôte (surtout si vous faites partie des privilégiés qui ne travaillent pas!) et songez que pour l'UMP, vous finirez bien par le payer en cotisations.

Travailler plus pour travailler plus, la France de Droite nous ronge.

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