C'est une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, président de la République Française.
L'appel de la Ligue Arabe, la condamnation de Mouammar Kadhafi par toutes les instances internationales, y compris le conseil de sécurité des Nations Unies, l'appel à l'aide désespéré des insurgés libyens, qui depuis Benghazi sont venus à votre rencontre, l'appel de l'opinion publique française et internationale qui demande une action rapide et efficace en faveur des libyens, l'inquiétude du Haut commissariat aux réfugiés et des pays limitrophes que sont l'Egypte et la Tunisie, ne peuvent pas ne pas être entendus.
Vous avez reconnu le Conseil National de Transition libyen comme légitime interlocuteur, et l'Union Européenne a finalemant appuyé votre démarche. Vous vouv êtes publiquement prononcé, avec le Premier ministre britannique, pour une aide militaire, au minimum une zone d'exclusion aérienne, afin d'éviter que Mouammar Kadhafi n'utilise des armes de guerre contre son propre peuple. Vous avez contribué à maintenir l'espoir de la Libye, en assurant ces hommes et ces femmes qui combattent pour leur liberté de votre soutien. Des drapeaux français flottent depuis lors à côté du drapeau de la Libye libérée dans les rues de Benghazi.
Toutes les conditions sont aujourd'hui remplies pour que la France n'outrepasse pas la conffiance que les Libyens lui accordent. L'assentiment de la plupart des démocraties du monde, des pays arabes par la voix de la Ligue Arabe, l'appel pressant des Lybiens qui se battent pour ne pas mourir est proclamé. L'inégalité des armes est par trop criante pour leur laisser la moindre chance. Benghazi doit-il connaitre le même destin que Guernica?
La repression sanglante qui suivrait la prise de cette nouvelle capitale de la Libye libre, où la France est officiellement représentée par un ambassadeur que vous aves accrédité, serait un terrible outrage à la parole de la France que vous devez porter dans la monde. Il n'y aucune autre condition préalable, aujourd'hui, pour intervenir en Libye que celle du sentiment du devoir envers la liberté, envers des idéaux que la France a chéri après leur naissance en son sein.
Il n'est pas soutenable, moralement, de se cacher derrière l'attentisme d'autres pays, leur passivité parfois complice, les lenteurs des organismes internationaux, les arcanes des juridications régionales et mondiales, pour ne pas agir.
J'espère, Monsieur le président que l'écho de cette lettre vous parviendra, comme beaucoup d'autres rendues publiques, pour qu'au nom du peuple Français, l'aide promise soit au plus vite accordée au peuple Libyen.
J'espère que les députés du peuple Français, au sein de la représentation nationale, reprendrons les thèmes de cette adresse.
J'espère que chaque citoyen Français, au-delà de ses opinions personnelles, est conscient que l'engagement de la France est indispensable.
J'espère que chaque citoyen du monde est aussi un peu à Benghazi et compte sur la France.