jean-marc gavanon (avatar)

jean-marc gavanon

Dissident

Abonné·e de Mediapart

122 Billets

2 Éditions

Billet de blog 15 avril 2011

jean-marc gavanon (avatar)

jean-marc gavanon

Dissident

Abonné·e de Mediapart

Explosion de la Droite, implosion de la Gauche

Candidat à la candidature pour l'élection de dans un an. Le bal des prétendants a commencé pour incarner l'union nationale en vue de la conquête de la magistarture suprême dans notre pays.

jean-marc gavanon (avatar)

jean-marc gavanon

Dissident

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Candidat à la candidature pour l'élection de dans un an. Le bal des prétendants a commencé pour incarner l'union nationale en vue de la conquête de la magistarture suprême dans notre pays.

Et c'est à droite que se multiplient d'abord les candidats: Boorlo, d'abord, qui tente de renier ses années de ministère sous Chirac et Sarkozy en effectuant un sortie médiatique de l'UMP, voulant permettre une réincarnation de l'UDF que beaucoup de parlementaires regrettent. Le Nouveau-Centre qui, dans l'amertume de la cuisine d'Hervé Morin, se pose la question une candidature mais se heurte à l'absence totale de charisme de ses dirigeants. Nicolas Dupond-Aignant a trouvé un rival bien plus médiatisé dans la niche politique du Gaullisme historique : Dominique de Villepin, qui, seul, prétend incarner un mouvement la Droite de rassemblement en dépit des défections à répétition qu'entraîne son égo. Ego sans doute comparable à celui de François Bayrou qui se délecte de la déliquessence de la Sarkozie sans pour autant fédérer qui que soit et restant cantonné à son rôle de perpétuelle Cassandre.

Nicolas Sarkozy, face à cette explosion de rivaux et de critiques, ne prétend plus hésiter à se représenter. Contrairement à son attitude dédaigneuse de début de mandat (c'est un boulot très dur, vous savez), ne cache plus son appétit pour un second mandat. "Je le sens bien" a-t-il lancé aux députés de l'UMP, balayant d'un revers de main son bilan catastrophique et son impopularité record. L'Elysée est décidément une tour d'ivoire ou ses conseilleurs sont des cortisans autistes... la politique de l'autruche consiste à nier la réalité pour mieux espérer qu'un hasardeux ballotage, comme celui de 2002, peut lui permettre de remttre le couvert pour cinq ans.

Marine Le Pen, elle, ne craint plus personne. Elle a dévoré son vieux faire-valoir Gollnish, son père s'efface peu à peu, et elle incarne une rénovation des nationalistes, plus démagogique que jamais : retour au franc, tous les problèmes viennent de l'étranger, replions-nous. ses très bons scores dans les sondages, confirmés par les cantonales permet aux commentateurs de bien souligner qu'elle s'est dépouillée des horribles oripeaux classiques de l'extrême-droite (anti-avortement, colonialisme, ultra-catholicisme, libéralisme poujadiste, pétainisme...) pour souligner des thèmes plus porteurs (préférence nationale, peine de mort, souverainisme obtus), profitant ainsi à fon de l'aubaine électorale que représente toujours pour ce genre de parti une crise économique. La dénonciation de l'oligarchie UMPS se retrouve d'ailleurs identique à l'Extrême gauche et concourt à crédibiliser son discours pourtant éminement démagogique.

A droite toujours, la candidature de Nicolas Hulot rappelle aux écologistes que le vert et le rouge sont deux couleurs différentes. Pour certains en tout cas. D'ailleurs le très médiatique M. Hulot est en train de comprendre qu'une campagne présidentielle, ce ne sont pas des vacances chez Tati, et qu'il va falloir plus qu'une série de prises de vue pour dépasser ses contradictions. La scission se fait pourtant chez les rares élus verts : entre ceux qui espèrent devenir plus crédibles en misant sur la bulle médiatique de Nicolas (Hulot), quitte à oublier leur engagement à gauche en se satisfaisant de celui, tout récent, du présentateur de TF1, et ceux qui soutiennent mordicus le légitimisme du parti avec Eva Joly et assument le risque d'un nouveau camouflet électoral à moins de 5%, handicapant la gauche et dévalorisant l'écologie. La position de Daniel Cohn-Bendit, qui pense qu'EELV n'a pas vocation à présenter de candidat aux présidentielles mais plutôt à négocier avec le PS un bon accord pour les législatives afin de constituer in véritable groupe parelemenaire reste malhereusement sans écho.

Devant cette explosion de la Droite, la Gauche semble bien timide. Elle a tellement peur de l'image de la division qu'elle se recroqueville sur elle-même comme en attendant la saison de l'alternance. L'alternance est pourtant une chimère, voilà trois fois qu'un président de droite est élu et Miterrand reste le seul, à gauche, à avoir su faire qu'il en soit autrement. Avant de changer le système, dont c'est la faute, à ce que l'on dira, il faut bien remporter l'élection, jouer selon ces règles, aussi funestes soient-elles.

Le PCF, pour la première fois n'aura pas de candidat. Ce parti d'élus est bien moribond qu'il accepte l'OPA de son nouveau champion dont la verve de tribun commence à sérieusement agacer beaucoup et dont les scores dans les sondages chutent pluds vite que prévu. Les 6% de Mélenchon seront toujours moins difficiles à digérer que les 2% de Buffet. Comme Chevènement en son temps, le soufflet médiatique de la candature de Mélenchon, aussi sincère soit-elle, retombe, et risque de faire perdre la gauche sans aucun espoir d'influencer le PS sur sa gauche. Ce n'est décidément pas en quittant un parti qu'on peut le faire évoluer, on peut juste le faire perdre. Ce qui est valable pour Boorlo à droite l'est aussi pour Mélenchon à gauche.

Encore plus à gauche, le NPA a trouvé deux nouvelles porte-paroles, il n'a pas réussi à définir de ligne claire entre ceux qui veulent s'unir et les tenants d'un isolationsime révolutionnaire total au nom de la pureté des idées. Il risque de redonner la mission à Besancennot de se présenter à nouveau, même si celui-ci y va à contre-coeur et que c'est faute d'autre chose. Un candidature de témoignage, mais qui témoigne de quoi?

Reste le projet du PS. Carricatural à force d'être mou et ne répondant à rien. Aucune mesure n'est sérieusement chiffrée et l'on voit bien à sa lecture que les luttes d'appareil ont plus préoccupé les socialistes que la construction d'un programme politique. On dira que ce n'est qu'un socle et que les candidats vont bien pouvoir l'améliorer et pouvoir ainsi se singulariser par des surrenchères de propositions. Aubry, Royal, Hollande et DSK continuent de feindre l'union qui finalement ne mène qu'à une image terne et lénifiante d'un grand parti sclérosé. On accuse DSK d'être de droite, Royal d'être incohérante, Aubry de caporalisme et Hollande de n'être que lui-même. Montebourg passe pour l'ambitieux de service, Valls est déjà grillé.

La Droite explose donc et la Gauche implose. La campagne se fait déjà sur les thèmes de l'islam, de l'immigration, de la violence... et le foulard continue à voiler les vrais problèmes. Ces problèmes, le chômage et la précarité d'abord, doivent bien être de droite, car ils explosent aussi.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.