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Billet de blog 19 janvier 2011

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Il ne faut pas sauver le soldat MAM

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Michèle Alliot-Marie a été clairement mise en cause par Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée nationale pour avoir proposé d'envoyer des forces de gendarmerie en secours à Ben-Ali durant les manifestations de la "Révolution de Jasmin". Cette attitude, qualifiée d'indigne par les Socialistes, a été défendue par François Fillon qui renouvelle toute sa confiance à sa ministre. La politique étrangère de la France semble pourtant en effet assez illisible. Elle s'appuie sur la guerre en Afghanistan : les services français y ont été incapables de protéger et de retrouver les deux journalistes enlevés dans ce pays. Le gouvernement a critiqué le fait que des journalistes français se rendent là-bas : on peut y envoyer des soldats, mais pas des journalistes qui expliquent ce qui s'y passe. Cette implication auprès des américains, plus la politique de restrictions draconiennes à l'immigration donne de la France une image brouillée dans les pays musulmans (développé ici). Si l'on ajoute à cela des lois et postures stigmatisant les musulmans de France (loi sur la Burqa, déclarations de Brice Hortefeux sur la polygamie), on trouve bien des raisons pour que les opinions publiques des pays arabes voient dans la France un Etat hostile.

Dans ces conditions, après l'échec que représente la mort des deux otages français au Niger, les autres otages toujours retenus par AQMI, les deux journalistes en Afghanistan, l'inexistence française dans les questions du proche-orient, l'aveuglement de Michèle Alliot-Marie sur la question tunisienne représente un nouveau renoncement de la diplomatie française. Un renoncement à toute idée de défense des valeurs affichées au fronton de nos monuments, un renoncement à la mission historique qui aurait pu être celle de la France, patrie des Droits de l'Homme. L'interdiction de conférence pour Stéphane Hessel à l'ENS vient, s'il était besoin, encore le souligner. La suppression du secrétariat d'Etat autrefois dévolu à Rama Yade ne devait donc rien au hasard, la France ne se donne même plus la peine du double langage, elle ne parle plus que la langue de bois.

La démission de MAM aurait pu laisser croire à une incompétence personnelle, une faute. Son maintien en poste est un aveu, sinistre et cynique. La politique étrangère de la France, inconsistante sous Kouchner, devient désormais insoutenable. Il reste à MAM à prendre une posture martiale pour menacer les Ivoiriens : les forces françaises présentes sur votre territoire n'hésiteront pas à se défendre si nécessaire. On s'en serait douté.

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