La real-politik, défendue par Kouchner, qui regrettait la création d'un strapontin aux Droits de l'Homme autrfois dévolu à Rama Yade, a été avalisée par le pouvoir élyséen avec la supression de ce poste. Sarkozy l'a pleinement assumé : il fallait être efficace, signer des contrats et ne plus s'encombrer de principes droit del'hommistes innefficaces, commercialement parlant. Recevoir son ami Hu ou son ami Moauammar n'était donc plus un probème : Il fallait ouvrir des nouveaux débouchés aux entreprises françaises, préserver nos emplois.
L'affaire tunisienne avec la nouvelle minsitre des affaires étrangères (voilà une appellation qui colle bien avec la mission redéfinie du Quai d'Orsay), Michèle Alliot-Marie, montre à quel degré d'indécence nous mène cette politique : proposer des armes de répression des manifestants à un dicatateur en péril, être accuellie et invitée dans ce pays en insurrection que l'on survole en jet, monter des spéculations financières avec des parents nonnagénaires associés au gendre du dictateur... Au manque de principes dans les affaires publiques s'ajoute l'infâmante suspicion d'enrichissemnt personnel et de trafic d'influence.
La complexité de l'affaire prend encore une autre dimension si l'on considère le couple ministériel que MAM forme avec POM, le ministre Patrick Ollier, également présent lors des vacances tunisiennes. Patrick Ollier est le grand défenseur du régime libyen de Khadafi en France. Lorsqu'il était député, il a fondé et animé le groupe parlementaire d'amitié franco-libyen, décapité et inactifdepuis son départ pour le gouvernement. Ce groupe avait pour but de décrocher des contrats, en particulier dans l'armement (Thalès, EADS), le nucléaire (Areva), le BTP (Vinci) et les télécommunications (Alcatel). Ces mêmes entrprises qui organisent aujourd'hui en catastrophe le rapatriement de leurs employés en plein massacre de la population. Ollier présentait pourtant la Libye comme un modèle de développement depuis quelques années.
Sarkozy avait fait de Moubarak et de Ben-Ali, de la réhabilitation de Khadafi, les piliers de sa politique arabe. Choix absurde au vu des récents évènements. Mais ce qui est vraiment innacceptable, c'est de ne pas renier ces choix en apportant un soutien inconditionnel aux mouvements populaires et démocratiques qui s'expriment au sud de la Méditerranée. La politique suivie a été mauvaise. Mais on n'en change pas. On continue à lancer des messages neutres d'appel au calme et de condamnation des violences. Comment Alliot-Marie, coompromise avec l'ancienne dictature tunisienne, liée par des intérêts financiers familiaux personnels, pourrait faire autre chose? Sa position la réduit au silence. Assourdissant silence.
Plus grave encore, si c'est possible, la position de son compagnon Ollier, réghulièrement accueilli à l'ambassade libyenne, connaissant personnellement Khadafi, peut être compatible avec la condamnation sans appel des meurtres de masses commis dans le pays? Alors que l'ONU parle de crime contre l'humanité, le gouvernement français a cultivé des liens privilégiés ave Khadafi. Le conflit d'intérêt et le mélange des genres entre la diplomatie et la famille POM-MAM brouille définitivement toute communication sur le sujet. Tout comme le voyage de François Fillon aux frais de la dictature égyptienne laisse peser des soupçons de complaisance par rapport au régime de Moubarak en Egypte. Qu'en sera-t-il si le Maroc se révolte à son tour, puisque Nicolas Sarkozy y a été invité pour les mêmes vacances de noël? Le président va-t-il condamner son hôte royal ou le soutenir contre le peuple marocain? Le choix se situe entre le cynisme ou le cynisme.
Plus grave encore, si c'est possible, la campagne électorale pour les cantonnales dans le 92. La position locale de Patrick Ollier, maire parachuté de Rueil-Malmaison, qui présente son lieutenant estampillé UMP contre le conseiller général sortant, soutien de Devedjian. Nul doute que cette disenssion de la droite toute-puissanted es Hauts-de-Seine ne vise à renverser Devedjian des commandes du département le plus riche e France pour qu'il revienne à l'étoila montante de la Sarkozie, Jean. Le népotisme est insolent. Comment être sûr que ces calculs locaux, cette course aux places, ne se traduise pas en pression pour maintenir au gouvernement des ministres grillés sur le plan international, POM et MAM.
La France n'a pas plus de crédibilité que les voix qui parlent pour elle. Il faut que changent les ministres, au moins pour qu'elle redevienne audible. Il faut que change la politique : les affaires étrangères doivent redevenir soumises aux principes fondamentaux de la République. Ces mêmes principes qui sont aujourd'hui proclamés par les rues du monde arabes, le gouvernement français les ignore comme autant de vielles lunes. L'absence de la France dans ces bouleversements du monde qui s'opèrent sous nos yeux est un fait historique. La poursuite de cette real-politik avec des régimes honnis devient infamante. L'alignement de la poitique extérieure de la France sur des considérations commerciales, familiales, électorale n'est plus acceptable. Le monde n'a rien à faire du calendrier des cantonnales ou des intérêts immobiliers des parents de la ministre. Il faut changer la politique et ceux qui la font. Vite.