Un texte pour déclarer simplement ce qui suit parce que les bras m'en tombent de voir la gauche attaquée par les plus purs et durs des Néo-libéraux, attaquer la gauche.
Premièrement, je ne suis pas un militant de LFI mais j'ai voté pour eux au premier tour. Deuxièmement je n'aime pas particulièrement JLM mais comme je n'ai besoin de personne pour incarner mes idées, mon corps me suffisant largement, cela ne me dérange pas. De plus, je n'aime pas et trouve très problématique les contradiction de la LFI qui sont principalement : le Républicanisme de LFI et sa contestation de l’État, et aussi un appareil politique demandant une forte concertation et participation militante avec une hiérarchie Verticale. Au demeurant et au regard des autres formations politiques, j'ai malgré tout voté pour eux car il me semblait être les mieux à même d'amener un changement vital dans notre paysage politique et qu'il serait les mieux à même d'apporter la courroie nécessaire aux luttes engagées pour vaincre la pensée capitaliste.
Fin du préambule, j'y vais.
Je n'aime ni le PCF, ni NPA, ni Hamon mais si l'un de ces partis étaient attaqués par la Macronie comme l'est actuellement LFI - pour détourner l'attention d'événements nettement plus importants que ce qui pourrait être reproché à LFI -, si l'un de ces partis était attaqué par le parti le moins démocratique, le moins transparent des partis de l'oligarchie ( LR, PS et FN confondu), toute ma solidarité irait avec eux. Que le moindre Libéral lève la main sur un camarade de gauche, je fais bloc ! Qu'un black bloc ou un non-violent, un étudiant, une syndicaliste, une prof, un communiste, un anti- capitaliste NPA, un infirmier, qu'un zadiste, une lesbienne, une salariée attaquée dans ses droits, un migrant, un chômeur, une journaliste, un ubérisé et même pour vous dire à quelle point irait ma solidarité un anarcho-stalinien soit menacé : je me colle à elle ou lui. On peut haïr JLM ou lui reprocher son coté autoritaire, je l'entends, le comprends, peux le partager mais bordel : Nous sommes un ! C'est la seule réelle force d'opposition et nous leur tirons dessus parce que le gouvernement affaibli utilise une stratégie de détournement pour affaiblir LFI alors qu'elle est en train de s'ouvrir à d'autres composantes et qu'elle est la seule force politique inquiétante pour la finance. Que cette haine là nous aveugle au point d'oublier la règle fondamentale de la lutte - accepter les divergences et faire front commun pour abattre celui qui met en danger la planète et la vie d'autrui - me laisse sans voix. Que LFI soit justiciable et que ses comptes de campagne soient analysables par la justice cela ne fait aucun doute ; encore faut-il que cette justice soit au-dessus de tout soupçon et indépendante de l'exécutif... Est-ce le cas *? Alors que les comptes de campagne furent validés, sous dénonciation du FN, ils ne le sont plus et il ne le sont plus le jour du remaniement du gouvernement : on est con à ce point là ? Que les médias CAC 40 enfoncent LFI, logique, ils sont de mèche. Qui possède quoi dans les médias et qui soutient qui dans les partis politiques ? Que le journal Médiapart ne l'est pas fait car il a préféré céder à sa haine personnelle envers JLM en mettant au vestiaire une forme d’intégrité intellectuelle, se drapant d'une objectivité journalistique, révélant ainsi la faiblesse de sa ligne éditoriale, ne doit pas nous empêcher, nous, d'y voir clair bon sang !
Moi, perso, j'appelle cela la lutte qui dépasse les clivages et les intérêts personnels, j'appelle cela une solidarité de classe, j'appelle ça être tactique et stratégique, j'appelle ça taire ses rancœurs personnelles pour ne pas oublier l'essentiel, j'appelle ça ne pas être dans le jeu du camps adverse et pour parler de JLM nul n'est pur et parfait et c'est tant mieux. Son coup gueule, c'est le coup de boule de Zidane : ça montre qu'on reste humain avec des émotions. Alors plutôt que de croire aux héros, au Père Noël ou au présidentiable -je sais, même JLM qui est un pure produit de la Vème commet cette erreur ; cf reproche plus haut -, nous devrions sentir que son émotion est aussi la nôtre, face à la violence de l’État. Nous ferions mieux d'être solidaires avec nos différences pour rester dans l'urgence de la situation. Pauvres cons de gauche qui attaquent la gauche en oubliant le changement climatique et la destruction du commun pour la privatisation de tout. Petits minables que nous sommes dans nos divisions, petits immatures, enfants apeurés ou voulant être vertueux que nous sommes face à ceux qui abattent les arbres et tuent les plus démunis pour que l'action boursière grimpe. Nos maîtres, les aristocrates de la finance, ont réussi une belle mise en scène parce que nous sommes de bons acteurs. Jusqu'à quand allons-nous nous les laisser faire ? Jusqu'à quand allons-nous les laisser gagner parce que nous sommes incapables de faire ce qu'ils font très bien ; un intérêt de classe. Ils ne gagnent pas parce qu'ils sont les plus forts mais parce que nous avons peur de nos désirs d'émancipation et du bordel qui l'accompagnera car il faudra faire avec tous le monde. Quand allons-nous être tous ensemble, tous ensemble, hey pour qu'en en 2022 nous puissions faire front commun pour ne pas nous reprendre sur la gueule une des marionnettes du CAC 40, et ainsi donner une réponse politique aux mouvements sociaux ? L'évidence est là et nous crions parce que l'un d'entre nous sert de chiffon rouge par les accapareurs qui utilisent une manœuvre de plus pour nous détourner de leur intérêt privé ? Nous serions dans une justice indépendante alors je pourrais réclamer qu'elle soit la même pour tous or nous n'y sommes pas et, j'insiste, c'est le quand, le comment et le pourquoi de cette affaire (qui n'en est pas une) qui nous prouve que cette justice ne l'est pas. Nous ne voulons pas La démocratie où chacun vient avec ce qu'il est mais Notre démocratie, celle qui nous ressemble. Nous sommes myopes et nous crions dans le noir sur celui - comme tous les autres, NPA, PCF, CGT, et les autres que j'oublie pardon pour vous - qui tente d'amener une bougie... mais attendez ; qui nous plonge dans l'obscurité ?
Je vais maintenant tenter de ne pas perdre espoir, continuer de lutter de là où je suis et surtout, surtout, de ne pas succomber à la haine et au jugement de celui qui tente de faire comme moi...et même si ce n'est pas exactement comme je le souhaiterais. Je vais rester abonné à Médiapart et mes aigreurs personnelle ne prendront pas le pas sur l'objectif à atteindre. J'ai lu l'autre matin que 57 % des Français/es sont d'accord avec le coup de gueule de JLM et trouvent injuste ce qui arrive à LFI : je me dis que tout n'est pas perdu. De toute façon, je suis trop pauvre pour perdre espoir, trop attaqué pour refuser celui qui se bagarre pour une cause commune. Il a fallu bien du courage et beaucoup d'intelligence aux résistants durant le second conflit mondial pour s'entendre autour du CNR en mettant de coté leur divergences. Je ne compare ni Macron à Hitler, ni JLM à De Gaulle ; je parle d'une lutte aux enjeux colossaux. Sans cette visée, cette acuité, nous allons continuer de débattre dans le champs que le camps adverse nous aura désigné : l'opposition, et nous n'agirons toujours pas, ou si peu par rapport aux enjeux.
Nous sommes bien utopiques ou bourgeois de croire que l'urgence d'agir n'est pas vital : sans fratrie point de salut.
* Les perquisitions chez LFI sont ordonnées par la ministre de la justice Nicole Belloubet, donc par le gouvernement d'Edouard Philippe et par le président Macron. Ces ordres sont exécutés par le parquet qui, rappelons-le, dépend directement du ministère de la justice. Le judiciaire est ainsi soumis à l'exécutif.