Jean-Marc Luce

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Billet de blog 25 février 2015

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LES DERNIERS CHIFFRES DE L'EUROSTAT SUR L'ENDETTEMENT DES PAYS EUROPEENS

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Beaucoup de chiffres différents circulent sur le montant de la dette des différents pays de l'Europe. Ces différences s'expliquent souvent par les sources plus ou moins récentes sur lesquelles les différents auteurs d'articles ou de billets s'appuient. Il me paraît donc utile de présenter ici les derniers chiffres publiés par l'EUROSTAT, qui est la référence sur ce sujet. Le dernier bulletin date du 16-22 janvier 2015. Il appelle de nombreuses remarques. Je n'en ferai ici que quatre :

- Au cours du troisième trimestre de 2014, le mouvement de désendettement est engagé dans plusieurs pays par rapport au trimestre 2 , dont la Grèce (1,4% en moins par rapport au PIB). Néanmoins, entre les trimestres 1 et 3, la hausse a été assez forte, notamment en Grèce : 5 %.

- La courbe de l'endettement en % du PIB ne suit pas toujours la même route que celle de l'endettement en volume. Pour la Grèce, le % de la dette par rapport au PIB est passé de 171 (trim. 1) à 177 (trim. 2), puis à 176 % (trim. 3), alors qu'on note une baisse en volume assez nette (respectivement 317 713, 317 530 et 315 509 milliards d'euros). Cela signifie que le programme d'austérité fait baisser la capacité de production de la Grèce plus que l'endettement. On se demande sur quoi s'appuie le calcul de la légère croissance dont on parle pour ce pays en 2014.

- Le poids de la solidarité sur les budgets nationaux, c'est-à-dire, non point le volume des sommes prêtées, mais ce qu'elles représentent en % du PIB, est surprenante. On s'aperçoit que les pays qui ont consenti les efforts les plus importants sont la Slovénie (3,3 %), l'Espagne (2,9 %) et l'Italie (2,8 %). L'Allemagne et la France apparaissent loin derrière, même si en volume, elles dépassent de loin tous les autres, surtout l'Allemagne.

- L'endettement de la Grèce (176%) est beaucoup plus grave que celui de l'Italie 131,8 % du PIB, du Portugal (131,4 %) et de l'Irlande (114,8 %). C'est pourquoi ce pays doit être traité à part, avec des mesures exceptionnelles.

La vitesse du désendettement est nécessairement très lente. Pour aboutir à un véritable allégement du service annuel, il faudra de nombreuses années, du moins pour les pays qui partent de très haut. C'est pourquoi une restructuration paraît inévitable.

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