Voilà encore une fois les électeurs de gauche pris dans le piège du choix impossible en conscience.
Je ne reviendrai pas dans ce billet sur ce qui montre que les deux candidats ont des projets détestables et dangereux.
Depuis des années, et particulièrement depuis le début de l'épisode Covid, le débat a été censuré, étouffé, voire quasi criminalisé.
Aucun bilan n'a pu être fait au bout d'un mandat pourtant très chahuté et le refus de débattre du président sortant n'a pas permis de confronter les programmes et les idéologies ou les idéaux qui les fondent.
Il faudrait donc reprendre tous les débats depuis le moment où ils ont été d'une manière ou d'une autre empêchés si ce n'est interdits. (Censure, sanctions)
On ne peut le faire ici et maintenant.
Je postulerai donc qu'un électeur de gauche humaniste et fraternel sait, voit les monstres mythiques Charybde et Scylla que sont les deux candidats.
Ulysse choisit Scylla, ayant, écrit Homère, par ce choix, la possibilité de ne perdre que quelques hommes plutôt que subir la destruction totale de son navire.
Mais, ici, contrairement à ce qu'on essaie de nous faire admettre, la violence sociale de Charybde et celle de Scylla ne se départagent pas.
Et on a peu faire du fait qu'elles ne seraient pas du même ordre.
Alors changeons de route, passons au large.
Abstenons-nous massivement, ou votons blanc ou nul.
Que le nombre de votes "inexprimés" soit suffisamment important pour décrédibiliser les deux candidats.
Puis viendront les législatives.
Soit, Macron est élu, mais avec un très faible ratio voix/électeurs inscrits et la gauche doit se mettre en ordre de bataille pour remporter les élections législatives, ce qui devient possible et surtout permettra de sortir du piège macronien du "de droite et de gauche" et de la confusion que des ralliements obscènes ont créée. Les agents doubles seront démasqués.
Soit Le Pen est élue, alors on peut supposer que les législatives seront l'occasion d'un vrai front républicain, qui n'était jusque là, qu'un front tenu en grand péril par la gauche, puisqu'il suffisait à la droite de voter pour son candidat. (naturel ou de remplacement)
Front républicain dont on nous rebat les oreilles. Verrons nous alors la droite et les Macronistes voter pour le candidat le mieux placer contre le candidat de Le Pen ? Surtout si ce candidat est issu d'une liste d'union des gauches. Union que les partis se revendiquant de la gauche doivent absolument faire. Ceux qui s'y refuseraient seraient à juste titre considérés comme les fossoyeurs de l'espoir.
Il y a la possibilité d'un véritable troisième tour, si et seulement si le taux d'abstention (blanc ou nul) fragilise les deux candidats. Alors seulement les jeux ne seront pas faits. On a beaucoup évoqué le trou de souris par lequel aurait pu passer le vote Mélenchon. Là il s'agit de la possibilité d'un boulevard démocratique !
On considère que les Français ont une grande maturité politique, c'est l'occasion de la voir s'exprimer en se sortant du piège que les oligarques ont tendu.
Il s'agit bien du ni, ni ... Ni Macron, ni Le Pen.