J’étais trop occupé à des choses importantes pour ouvrir la télé au discours de Macron. Mais la dernière page de l’année 2018 imprimée par « le Monde » nous avait avertis clairement en accolant son éditorial « La diplomatie de Macron, un beau discours » à un long billet de Frédéric Potet, « La tchatche du camelot ».
Une fois de plus le baratin de l’homme providentiel l’a emporté sur l’action :
Remisées à plus tard la réponse aux sordides mesquineries des décidément innommables « gilets jaunes ». En s’obstinant de ne pas les nommer, Macron nie une fois de plus jusqu’à leur existence qui, selon lui, ne repose que sur « des mensonges ou des ambiguïtés… qui nous conduiraient à nous déconsidérer constamment ».
Ainsi, en docte pasteur chargé de veiller sur le troupeau de citoyens débiles, Macron a lancé quelque chose comme « Protégeons-nous, mes bien chers frères, des « fausses informations », des « manipulations » et des « intoxications » qui entament la « confiance démocratique ».
Bien sûr, pas un mot des batteries de casseroles Benalla et consorts, des confidences d’anciens amis sur le financement d’une campagne présidentielle aux allures de coup d’Etat, de la voracité d’un homme qui se voyait en étoile polaire planétaire qui n’a que faire des vessies que des gueux voudraient transformer en lanterne. Macron, sourd à tout appel de justice sociale, reste doit dans ses bottes de banquier, et ne change pas sa politique pour riche d’un iota.
Reste à savoir ce que les « gilets jaunes » vont faire des vœux présidentiels. Car si le Président tchatche, ce sont eux qui décident.
Ou refuser l’entourloupe et imposer de suite leurs exigences. Ils ont fait la preuve de leur capacité à mobiliser instantanément la France entière pour que soit infléchie la politique pour riche de Macron en une politique de justice sociale.
Ou attendre de la consultation nationale évoquée des changements profonds, et rester vigilants.
Les gilets jaunes existent, seul Macron semble ne pas le savoir. Il pourrait le regretter