Je viens par ce billet faire humblement amende honorable :
Mon âme tortueuse avait prêté à Monsieur Sarkozy à propos de LOPPSI 2 de sombres intentions malveillantes.
Mais ce sont deux mots accolés, merveilleux, qui ont jailli dans mon esprit tels une fusée éclairante. Brusquement, à la énième lecture de ces si simples mots « Tranquillité nationale » j’eus la révélation aussi fulgurante que celle qui saisit Pascal en cette nuit du 23 novembre 1654, « joie, joie, joie, pleurs de joie ! », ou celle de Paul Claudel derrière un pilier de Notre Dame, le soir de Noël 1886 :
Monsieur le Président de la République Nicolas Sarkozy avait en fait de la France une vision sublime. Sachant que chaque citoyen français entretient au fond de son cœur la nostalgie de ses racines paysannes, il veut faire de la France un vaste village où tout se partage et tout se sait.
C’est alors que se superposa dans mon esprit l’image, lointaine, certes, de l’hexagone de mes cartes scolaires, et celles, animées, d’une série mythique, diffusées à l’époque bénie du début 68, intitulée « le prisonnier ». Il s’agit des aventures du numéro 6, un ancien agent secret, joué par l’inoubliable Patrick McGoohan.
Ainsi, pour Monsieur Sarkozy, LOPPSI 2 ferait de la France ce beau, calme, ordonné et serein VILLAGE. C’est alors que cette idée géniale me parut devoir être exploitée à fond et susciter les réformes de forme qui entraînent le fond.
Ainsi je verrais bien remplacer le mot « ministre » si usé et quelque peu dévoyé par ce qui en est son étymologie : Serviteur.
Le Premier Ministre deviendrait le Serviteur des serviteurs.
Et nous aurions à l’Intérieur le serviteur de la Tranquillité, puis celui de l’Equité, du Savoir radieux, de l’Epistémophilie, de la Confraternité, de l’Epanouissement, de la Générosité (les impôts), de la Force tranquille, des Echanges amicaux, du Cocon familial… Bien sûr, ce sont des suggestions jetées à la va vite, à peaufiner sans doute.
Et tout ce petit monde serait coiffé par LE NUMERO DEUX.
Bien sûr, ce projet se démarque de tout autre par son ambition, et exigerait de celui qui le mène une énergie considérable. Aussi, si son génial et auguste initiateur qui a déjà tant donné au cours de son quinquennat ne se sentait plus de taille (j’ai cru comprendre qu’il serait une victime précoce d’Alzheimer), je serais prêt à me sacrifier. J’ai presque réussi à passer l’hiver, je devrais pouvoir en passer cinq ou six. Si le peuple français m’accorde sa confiance, il me donnera le tonus nécessaire.
Françaises, Français, mes chers concitoyens,…
Non, excusez-moi, c’est encore un peu tôt.