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Billet de blog 1 avril 2019

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Michaël Fœssel : Inquiétude et espoir

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Michaël Fœssel , dans un entretien recueilli par Télérama de cette semaine, exprime son inquiétude mais aussi ses espoirs au sujet de l’ambiance politique que vit la France aujourd’hui.

S’inspirant du conseil de Walter Benjamin qui remarque que, dans le passé, « il faut aller chercher non seulement le réel advenu mais les possibles qui n’ont pas pu advenir », le philosophe nous invite à s’interroger sur cette année 1938 ou tout un courant s’est acharné à saper le moral de la population, invitant celle-ci à renoncer aux bienfaits apportés par un fonctionnement démocratique tel qu’il avait pu le vivre avec le «Front populaire ».

Ainsi le philosophe a-t-il épluché les fortes tendances qui ont agité la France de 1938 : « Alors que les pays totalitaires multiplient les cérémonies martiales, la France est incapable de se rassembler dans une célébration festive de l’égalité et de la fraternité. » Bien au contraire, notre pays s’est ingénié à dénigrer « la parenthèse enchantée » qu’avait offerte le Front Populaire à la classe laborieuse. Il ne s’agit plus de batifoler, « il faut remettre la France au travail » clame alors le Président du Conseil, Edouard Daladier. Ce sera ce même discours qu’entonnera deux années plus tard le Maréchal Pétain, s’aplatissant devant les puissances totalitaires.

Ainsi, pour Michaël Fœssel : En 1938 « l’idée s’est peu à peu installée que, face à la montée des totalitarismes, la France ne pouvait plus se payer le luxe de vivre comme une véritable démocratie ! »  Et le philosophe  estime qu’aujourd’hui, le discours ambiant reprend cette antienne : 1968 et sa grande fête sociétale, 1945 et l’Etat providence, toutes ces rêveries, c’est fini. Soyons réalistes ! Les  vrais ennemis, c’est le terrorisme et son climat d’insécurité qui  incite la population à donner la priorité à cette question, lui fasse accepter que l’on rogne sur les droits fondamentaux. Puis, de cette sainte peur, nous glissons vers la peur de l’étranger, vers le danger de l’immigration, le risque du grand remplacement, la perte de notre identité de Français, la disparition de notre civilisation…Cette grande peur est propice à nous faire accepter les atteintes aux libertés fondamentales.

La grande question devient : Sommes-nous toujours une démocratie? Sinon, rétablir une démocratie qui permette à chaque citoyen de participer à son bonheur ne serai-il pas devenu la priorité de nos actions ?

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