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Billet de blog 1 octobre 2010

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Pourquoi suscite-t-il la haine ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voici la question que pose l’Express de ce 29 septembre et que la photo du visage de Sarkozy en gros plan sur la couverture, semble nous lancer. Pourquoi en effet ?

La réponse : « Parce que qui sème la haine récolte la haine » me semble la plus proche de la réalité.

Je n’ai pas l’impression que dans le passé un de nos chefs d’Etat ait suscité autant de haine et de mépris. Même un Pétain qui a pourtant provoqué des réactions très négatives n’était pas haï ainsi : il était surtout méprisé parce que, lâche, il avait accepté d’être le relais de plus haïssable que lui. Quant aux autres chefs d’Etat, on pouvait ne pas être d’accord avec eux et ne pas les aimer parce qu’ils ne représentaient pas votre courant idéologique, mais les haïr à ce point, non. Tous, à leur façon, ne serait-ce que de par leur statut, inspiraient le respect.

Non, Sarkozy est haïssable parce que, selon l’expression de Pascal, « le Moi est haïssable ».

Une personne dont le seul souci dans l’existence, le seul intérêt, est elle-même, une personne pour laquelle les autres n’existent pas en tant que sujets mais uniquement comme objets à manipuler à son seul profit, une personne qui utilise la France dont elle n’a que faire pour se prouver qu’elle existe, une telle personne ne peut s’attirer que haine et mépris.

Sarkozy n’est pas à ce titre une exception. Ce genre de pathologie est banal et se négocie, souvent douloureusement, voire dramatiquement, dans le secret d’un foyer, dans la vie houleuse d’un groupe, mais qu’un tel malade parvienne à se hisser à la tête d’un pays comme le France, le malaise prend une autre dimension.

Ce malaise est, à en croire la presse, perceptible même parmi les citoyens qui ont voté pour lui, mais également chez les élus qui pourtant ont profité du hold-up de leur héraut. Et donc très particulièrement dans les milieux catholiques.

C’est pourquoi Sarkozy entame en parcourant le Pays une campagne électorale qui a des allures de pèlerinage.

Comment voulez-vous qu’un homme qui, humblement, emprunte le chemin de Compostelle, faut une halte à Vézelay, haut-lieu de la chrétienté, prend le temps d’écouter un Ave Maria et même a-t-on écrit une messe de Palestrina, comment voulez-vous que cet homme soit le personnage amoral qu’on décrit ?

Le procédé semble un peu gros pour tenter de récupérer certains des électeurs chrétiens. Non les intégristes, qui eux sont ravis de voir Sarkozy devenir raisonnable en pourchassant les roms, les étrangers, en général délinquants, et hésiteront à rejoindre le FN, mais les chrétiens qui n’ont pas oublié leur message évangélique et refusent de suivre le président sur le chemin de la xénophobie.

La visite prochaine au pape suffira-t-elle à rassurer un peuple qui commence à se lasser des perpétuelles manœuvres du personnage ?

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