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Billet de blog 2 mai 2010

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La maldie mentale

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La maladie mentaleCeux qui ont la chance –et c’est, je l’espère, la majorité des citoyens- d’être en bonne santé physique et mentale, peuvent s’en féliciter. Et, s’ils sont vraiment en bonne santé mentale, ils ne peuvent qu’éprouver de la sympathie pour, notamment, les malades « mentaux ». Je dis « notamment » parce que, autant il est facile d’entrer en sympathie avec une personne dont le corps fait défaut, qui n’en a pas eu l’expérience ?, autant ce sentiment est difficile à éprouver face à quelqu’un dont le psychisme n’obéit pas aux mêmes lois qu’une personne en bonne santé. Récemment, encore, un homme notoirement mal dans sa peau, a poignardé à mort un des ses voisins, chauffeur de taxi, qui jouait au foot avec son fils. Allez comprendre ! Et pourtant cette personne, assassin, est un être humain. En cela, il nous fait peur. Il nous renvoie à notre propre fragilité, celle que nous ressentons en période de crise et qui nous révèle des sentiments, l’angoisse, la haine, …qui nous effraient et que nous préférons enfouir au plus profond de nous-mêmes. Alors que faire face à la folie. La nier ? Impossible ! La soigner ? La plupart des maladies mentales sont actuellement incurables. La condamner comme pour un criminel responsable, et la sanctionner ? Impossible ! Ne pas la nier mais, au contraire, l’exposer aux yeux du public, comme on le faisait il y a quelques décennies ? (Existe encore, à Bourg en Bresse, le fossé qui permettait, comme dans un parc animalier, d’aller voir, le dimanche, ces êtres étranges faire leurs grimaces.) Bien sûr que non ! Protéger ces personnes malades de leur propre violence en les isolant, et protéger du même coup l’entourage ? A voir. C’est dans cette intention que vient de s’ouvrir à l’intérieur même de l’hôpital du Vinatier, un grand centre de soins psychiatriques, à Lyon, un centre aussi protégé qu’une prison, avec de hautes clôtures, d’un accès très surveillé, autant pour y entrer que pour en sortir. Et pourtant, pas une prison. Le personnel, des soignants, pas des matons, à tout niveau, souhaite pouvoir entretenir avec leurs pensionnaires, un rapport de personne à personnes, entre humains. Mais pour que ce soit possible, faut-il disposer du minimum de moyens. Or, les responsables politiques, actuellement le lui refuse. Les dirigeants en place veulent envoyer un message fort : « Population, nous voulons vous protéger des fous criminels. Soyez sans crainte, ils ne sortiront plus. Ils ont commis des crimes, on ne peut les juger, mais vous, les parents des victimes, savez que c’est injuste. Alors à l’intérieur, ils n’auront pas la belle vie. Nous saurons vous venger. » Ce qui fait que cet hôpital dans l’hôpital, qui devait être inauguré, n’est toujours pas ouvert. Le personnel refuse de le faire fonctionner dans des conditions qu’il juge inacceptables. La conception qu’a actuellement un soignant de sa profession est qu’un malade, même mental, même quasiment incurable, a le droit d’être considéré comme un être humain à part entière.Quoiqu’en dise Monsieur Sarkozy.

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