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Billet de blog 2 octobre 2010

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Gendarmerie menacée ?

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Le Syndicat de la magistrature vient d’adresser à Madame la garde des sceaux une lettre ironico-humoristique signée par sa présidente, Clarisse Taron. Il est ainsi proposé que soit envoyé à Brice Hortefeux un dossier de candidature à la fonction de magistrat, ce qui ne devrait pas poser de problème dans la mesure où la condamnation de l’intéressé pour injure raciale ne serait pas confirmée en appel.

Madame Taron estime en effet que les très nombreuses interventions du premier policier de France dans un domaine qui n’est pas le sien, celui de la Justice, tend à prouver qu’il meurt (ce n’est qu’une image, bien sûr !) d’envie de cumuler les deux fonctions : car, selon lui, il est bien plus compétent en droit que tous les professionnels de la Justice.

Ainsi il vient de « manifester publiquement son soutien moral et matériel » au gendarme mis en examen aujourd’hui par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Blois pour avoir tué par balle en juillet dernier un jeune gitan dans le Loir-et-Cher.Ce faisant, Brice Hortefeux instille dans les esprits l’idée selon laquelle cette décision serait illégitime. Une nouvelle fois, il s’immisce donc dans le cours d’une procédure judiciaire. »

En effet, Hortefeux profite d’un drame, la mort d’un homme et la mise en examen d’un gendarme, pour tenter d’opposer deux corps d’Etat normalement complémentaires.

"Je tiens à manifester publiquement mon soutien moral et matériel à ce militaire aujourd'hui dans l'épreuve, à sa famille ainsi qu'à ses 97.000 camarades de la gendarmerie nationale».Il laisse subtilement entendre que la décision d’un juge d’instruction, magistrat du Siège, c'est-à-dire et contrairement à ceux du Parquet, indépendant, s’attaque non seulement à l’honneur d’un gendarme, mais aussi à celui de toute la Gendarmerie.

Peut-être espère-t-il ainsi faire oublier que son patron et lui ont attaqué directement un gendarme, Jean-Hugues Matelly,

chef d’escadron dans la Gendarmerie nationale. Ce gendarme a été radié des cadres, le 25 mars 2010, par "mesure disciplinaire" par un décret du président de la République, pour avoir osé, en tant que chercheur, sociologue reconnu, analyser le malaise de la gendarmerie et le faire savoir.

Cette facile prise de position d’Hortefeux lui permet de contester le fonctionnement d’une justice qui tente de garder son indépendance et de faire correctement son métier, mais aussi, en cette période de remaniement gouvernemental annoncé, de lancer méchamment une pierre dans le jardin de sa collègue garde des sceaux.

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