Madame Dati confie ce jour au « Monde » sa préoccupation devant le délabrement actuel de l’UMP et la tentative de « putsch » de la part de clans menés par des barons. Comme elle a raison d’être inquiète ! Ces « élites »-là, dit-elle, ne songent qu’à un reconquérir un pouvoir personnel, faisant fi des « valeurs » de Droite, et pour cela utilisent les militants comme de simples marchepieds, en ignorant le peuple. Ce constat, quoiqu’un peu tardif, me semble cependant assez limité. J’ai l’impression qu’il participe au même type de lutte, très intéressé, mais qui, de fratricide, se mue en générationnel : « Dehors les vieux, on vous a assez vus ! ». Les vieux, c’est-à-dire les Jupé, les Copé, les Fillon…C’est moins la question de l’âge des artères que Madame Dati paraît prendre en compte, que le temps psychologique qui donne l’impression que ces gens-là n’ont cessé depuis des siècles d’occuper l’espace politique et d’y accomplir les dégâts que l’on sait. : Un Jupé comme figure tutélaire de la Droite, un Fillon en chat raminagrobis attendant patiemment son heure, un Copé qui plane au ciel de la Chambre, traçant ses cercles et prêt à fondre sur la charogne convoitée. ..
Mais au-delà de la dénonciation de ces ambitions mortifères, Madame Dati n’a pas grand-chose à proposer si ce n’est : « Il nous faut changer au plus vite et ringardiser la gauche qui gouverne en se fondant sur une idéologie à l’opposé des intérêts du peuple. » Le bel objectif que voilà ! C’est vrai qu’elle peut difficilement dire le contraire, idéologie de droite oblige, mais ce qui me paraît surprenant c’est ce que la dame définit comme étant les « valeurs » de la droite : le TRAVAIL et le MERITE, comme si les contrevaleurs de la gauche étaient le FARNIENTE et le PISTON. Il faut méconnaitre profondément le peuple pour estimer que le travail n’est pas une des préoccupations essentielles de la gauche. Il suffit d’écouter ce qu’en pensent les chômeurs, jeunes ou vieux, et les précaires, et ceux qui ont cette chance devenue inestimable de pouvoir travailler. Quant au « mérite », il serait important de connaitre le sens que les dirigeants de droite donnent à ce mot. Je connais peu de personnes qui ne soient « méritantes », et celles qui ne le seraient pas auraient, pour moi, tendance à se situer à droite. Mais je me sais de très mauvaise foi !
Pour moi, qui suis né dans un milieu de droite, ce qu’avec du recul j’estime être les valeurs spécifiques aux gens de la droite dure, c’est la priorité au profit, et le chacun pour soi.
Les autres valeurs me semblent communes aux humains, de droite ou de gauche.
Amen !