Sarkozy vaincra

Oui, Sarkozy vaincra !Il vaincra parce que le plan qu’il a concocté lorsqu’il était à l’Intérieur et qu’il s’est évertué à appliquer depuis est génial.A la question que posait l’Express du 29 septembre dernier : « Pourquoi suscite-t-il la haine ? », je peux à présent donner une réponse : Pour gagner !Et c’est là qu’est son génie : la méthode est totalement inédite. D’habitude un candidat à une élection fait des pieds et des mains pour séduire, pour se faire aimer, pour vanter son programme, pour faire des promesses mirobolantes, or à présent, Sarkozy fait tout le contraire.Il étale avec obscénité son amour du Pouvoir et de l’argent. Il favorise ouvertement ceux qui l’ont financé. Il ne prend pas la peine de masquer ses malversations. Il persécute les plus démunis. Il clame aux quatre vents que lui seul détient la vérité. Il méprise les revendications du peuple et les tient pour nulles. Il s’affiche à titre personnel et en tant que chef d’Etat comme catholique et courtise le pape, bafouant le principe de la laïcité. Autrement dit il cherche par tous les moyens à se faire haïr. Il y réussi parfaitement.Il cherche par tous les moyens à exaspérer ceux qui s’opposent à lui, et ça marche.Son opposition frontale avec la majorité des citoyens, son refus de tout véritable dialogue, ses mensonges provoquent une colère qui ne cesse de croitre. C’est précisément ce qu’il recherche.Car c’est ainsi qu’il va gagner.Des foules descendent dans la rue et lui hurlent leur mécontentement. Il fait la sourde oreille et demande à sa police de diviser par trois ou quatre le nombre des manifestants, pour leur faire comprendre combien il les méprise. D’où une surenchère : grèves illimitées, pays paralysé.La jeunesse dont la réforme des retraites n’était pas la préoccupation première sent que ce point de détail est révélateur d’un pourrissement généralisé et qu’elle est concernée. Elle se joint au mouvement de révolte.Ça n’est pas encore la révolution mais ça ne va pas tarder.Pour Sarkozy, le fruit de ses efforts n’est pas encore tout à fait mûr. Il est trop tôt pour déclencher son plan.Son plan ?Voici bientôt dix ans qu’il le mijote.Il l’a mis au point, dans le secret, avec quelques conseillers très proches. Les personnes qui se flattent de faire partie de son cercle rapproché ne l’ont pas soupçonné. Ils ont contribué à le mettre en place sans en connaître l’ampleur. Chacun, parlementaires y compris, chargé de peaufiner une petite pièce du puzzle, le nez collé à sa tâche, n’avait pas connaissance du dessin d’ensemble, du dessein de leur patron.Le comble de la rouerie du personnage est d’avoir utilisé des gens de l’opposition, des Kouchner, des Amara, des Hirsch, pour participer à la fabrication du fameux plan. Ainsi Martin Hirsch, a mis toute son énergie à créer une structure devant permettre à des jeunes de s’insérer plus facilement dans la société : le Service Civil Citoyen. Des cellules se sont organisées dans chaque département et ont pu accueillir des jeunes désireux de rendre service. Or, tout en douceur, récemment, le 10 mars 2010, une loi a été votée à l’assemblée confirmant la création du Service Civique volontaire de la police. S’est effectué un glissement sémantique apparemment anodin, en fait capital, qui couvre un changement de mission. Le civique remplace le civil et va ranger les adhérents sélectionnés sous le contrôle de la police, avec comme mission possible l’intervention en cas de troubles sociaux sur le territoire. Un vivier qui va permettre de remplir le « contrat opérationnel des 10 000 hommes » récemment décrété.Ainsi, le mécontentement de plus en plus fort de la population va pouvoir, à la moindre étincelle, exploser et se transformer en une émeute dont les foyers de prédilection, en plus des facs, seront les cités, là où le taux de chômage est le plus élevé.Les militaires, tenus à l’écart de par leur statut qui les charge de ne s’occuper que d’un ennemi extérieur, n’ont pas vocation d’intervenir. Seul, l’élément de l’armée qu’était la gendarmerie se trouvait être jusqu’alors garante de la sécurité intérieure dans le respect des règles républicaines, or elle ne peut plus jouer ce rôle puisque neutralisée par sa soumission au ministère de l’Intérieur.Donc lorsque les émeutes, violentes, éclateront, ce seront les 10 000 hommes, encadrés par la police, sous l’autorité des « préfets de zones » créés de fraiche date, qui écraseront les mutineries.Les cités seront débarrassées de leur racaille, essentiellement d’ailleurs et comme par hasard, arabe et musulmane, et la France reconnaissante ne pourra que maintenir au pouvoir un homme qui, seul, a eu le courage de lutter contre son islamisation.Quel exemple pour l’Europe et toute la chrétienté. Que Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, bénisse notre Sauveur !Ainsi soit-il !Nos gentils et peu fournis syndicats, nos braves petits partis traditionnels, de droite comme de gauche, qui mettent studieusement au point leur stratégie électorale, qui se battent généreusement pour le confort de la ménagère, et la retraite des vieilles travailleuses et des travailleurs exténués n’y verront que du feu, celui des milices type vichystes ou « SAC », et assisteront, incrédules, médusés, à un tsunamis de violence. Ils auront du pain sur la planche des futures revendications.