Qu’ai-je à dire, en tant que simple citoyen qui, par l’organisation dite « démocratique » de la nation et jusqu’à ces dernières années, s’est tenu, ou a été tenu, très éloigné d’une quelconque action politique ?
Je dis « jusqu’à ces dernières années » car l’arrivée d’Internet m’a permis de m’exprimer à travers un blog sur Médiapart et sur un site. Ce qui est intéressant car à la portée de chacun. L’audience éventuellement obtenue est sans doute minime mais a le mérite d’exister.
Bien qu’un de mes interlocuteurs m’ait récemment donné en exemple quant au « naufrage de la vieillesse » j’espère que mes propos seront plutôt la preuve que le grand âge permet de jeter un regard lucide sur le monde.
Né en 1929, en Lorraine, j’ai découvert après coup combien j’avais été imprégné de la stupeur des adultes au sortir de la guerre de 14. Et à dix ans, Daladier, Chamberlain, Hitler, Mussolini, n’était pas pour moi et sans doute pour beaucoup d’autres enfants, des personnages inconnus et anodins.
Si bien que j’ai acquis très tôt le sentiment que les hommes politiques que je connaissais étaient pour la plupart des êtres malfaisants, avides de pouvoir et d’argent, et qui jouaient avec les pays comme à un jeu de société.
Ce que la suite n’a fait en général que confirmer. Les Hitler, Staline, Poutine, Erdogan, se sont imposés comme criminels de guerre. Et Trump, jouant les débiles, semble en prendre le chemin.
Sans compter l’éminent rôle politique des détenteurs de capitaux : Je me souviens que pendant la guerre nos nuits étaient éclairées à Nancy par les lueurs proches des Hauts-fourneaux de Neuves-Maisons. Etonné de ne pas voir ces usines bombardées, les adultes me répondaient « Normal, elles appartiennent à des capitaux anglais ! ».
Bien sûr, nous avons tous nos exceptions, dont De Gaulle, (pour moi) Mendès-France et quelques autres de tout bord.
Mais c’est une évidence pour moi que plus les personnes sont malhonnêtes et plus il leur est facile de se battre pour accéder à des postes de responsabilité. Moins de scrupules. Quant aux personnes honnêtes, qu’il doit être difficile de ne pas se laisser corrompre !
Et Macron aujourd’hui ?
Un mot de-ci, de-là, de lui dans la presse avait attiré mon attention alors qu’i l était totalement inconnu du grand public, et lorsqu’il devint ministre de l’Economie, je m’accrochai à ses basques. J’eus l’impression qu’il avait courtisé Hollande pour parvenir à ses fins. Mes soupçons grandirent avec le montant des dépenses (80%) du budget de son cabinet. Fichtre ! Il recevait beaucoup de « personnages ». Est-ce la fonction qui l’exige ? Et lorsqu’il pointa son nez pour annoncer sa candidature à la présidence de la République, sa cause était entendue ! Pour qui accepte que la trahison fasse partie du jeu, il avait habilement manœuvré. Et lorsqu’il critiqua publiquement celui qui lui avait permis cette ascension, je le classai parmi ces jeunes loups, féroces, qui vont se faire passer pour l’Homme Providentiel. Pour moi, bras en croix et yeux au ciel lors de ses meetings, était le comble d’une théâtralité de patronage.
Or lors de la table ronde, juste avant que ne se mettent en place les candidats à la présidence, Benoit Hamon interpela Macron, lui demandant s’il pensait s’expliquer sur la provenance de l’argent alimentant sa campagne. Hamon vit l’homme outré devant tant d’impertinence filer à toute vitesse se réfugier sur ce qui n’était pas encore son trône.
Il semblerait que, ces jours-ci, pour un certain nombre de citoyens dont des gilets jaunes, l’origine de l’argent, mais surtout sa destination ne soient pas détails insignifiants !