Jours de colère que ces jours-là.Jours bénits que ceux que nous consacrons à cette saine colère.Jours d’autant plus précieux que notre dictateur va tenter d’en étouffer l’expression.Voici ce qu’a dit au pape, vendredi 8 octobre, le clone de Franco :Il faut « réguler Internet pour en corriger les excès et les dérives qui naissent de l'absence totale de règles, c'est un impératif moral ! [...] Il n'y a pas de liberté sans règles. La loi de la jungle, la loi du plus fort, du plus malin, du plus cynique, c'est le contraire de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, c'est le contraire de la civilisation."Ainsi, il précise son intention déjà annoncée de « dépolluer les réseaux en mettant en place sans délai des dispositifs de filtrage »« Impératif moral » ! Cet homme dont le seul impératif moral qu’il s’impose est de magnifier sa petite personne en dévoyant la charge dont il s’est emparé à coups de mensonges et de corruption ose parler de « moralité », un comble ! Et il va sous les ors du Vatican quémander un « Nihil obstat » pour parfaire l’œuvre d’aliénation qu’il a entreprise. Et l’autre benêt le bénit. Oui, oui.Dies irae.L’UMP accuse l’opposition d’instrumentaliser les jeunes. C’est là encore faire injure à la jeunesse. L’estimer incapable de penser par elle-même. Elle n’a pas besoin, cette jeunesse, qu’on lui dise que, si avec ses ainés elle ne réagit pas, son avenir est totalement bouché. Que seuls les filles et fils à papa, du genre « Jean » trouveront de quoi s’enrichir et faire des autres des larbins. Elle n’est pas idiote, cette jeunesse. Elle a vite compris l’intérêt de la communication par SMS et Face book et l’utilise à fond. Or c’est de cette liberté de communiquer dont on veut la priver, nous priver.Dies iraeMa colère en fait en réveille une autre : celle que j’ai vécue durant quatre longues années, de l’âge de onze à quinze ans sous le régime de Pétain et d’Hitler. Je vous prie de croire que, bien que jeune, j’étais très conscient de ce qui se passait. L’absence de liberté, la répression permanente, la douleur des adultes. J’ai, aujourd’hui, du mal à humer une simple et bonne odeur de soupe aux choux parce qu’elle me rappelle la visite que j’avais faite, avec mon oncle, à la sinistre prison de Charles III, à Nancy, alors que nous tentions de voir un cousin, arrêté par la Gestapo qui a définitivement et mystérieusement disparu.Ma sœur Monique est, en ce moment même, à Nice, à 87 ans, en train de mourir. Bien sûr qu’elle a l’âge, comme moi, de disparaître, et que nous n’en sommes pas moins tristes pour autant, mais ce que je sais, c’est que cette baroudeuse a passé sa vie à se battre contre les Sarkozy et autres nazis. Je me souviens qu’elle a, par exemple, consacré ses rations de sucre, de 40 à 44, à en remplir les réservoirs d’essence des voitures allemandes. Ne riez pas, elle risquait sa vie. Elle n’écoutait pas les mises en garde des UMP de l’époque.Alors, que la jeunesse sente qu’il se passe des choses très graves, qui la concernent et quelle le manifeste est tout à son honneur. Je me réjouis de la voir descendre dans la rue. Facile à dire pour moi ? J’ai deux filles lycéennes.Dies iraeJe l’écris vite avant que d’être privé d’accès à Internet.
Billet de blog 14 octobre 2010
Dies irae dies illa
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