Il n’est pas élégant de prendre comme cible une personne en grande difficulté. Mais il me semble que si cette personne se trouve dans cette situation parce qu’elle-même met en grande difficulté des instances supérieures, n’avons-nous pas le droit de dépasser ce scrupule ? C’est par exemple le cas de Sarkozy croulant sous les critiques, dont, modestement, les miennes. Nous ne l’accablerions pas ainsi si cet homme exerçait sa nocivité sur le personnel d’un hôpital psychiatrique formé pour recevoir et neutraliser de telles agressions.
C’est également le cas, à mon avis, pour Christine Ockrent.
Madame Ockrent est, avec monsieur Pouzhilhac, à la tête du groupe Audiovisuel Extérieur de France (AEF), dont France 24. Or, suite à une sombre histoire d’espionnage interne semblant impliquer Christine Ockrent, le leadership de cette dame est contesté. Un vote de confiance a donc été organisé par les journalistes de France 24 qui devaient répondre à la question : « Avez-vous confiance en Christine Ockrent ? ». 261/308 ont répondu « NON », et seulement 10 « OUI ». Or il ne s’agit pas d’une réaction d’employés face à leur direction puisque Pouzilhac a obtenu un résultat inverse (166 OUI et 66 NON) mais bien du rejet de la personne. Est-ce à cause de cette histoire d’espionnage, ou plus généralement parce que Christine Ockrent exercerait son pouvoir de manière méprisante et hautaine ? Difficile à dire.
Pour ma part, ma position, très claire, date de 1979. Depuis ce jour, je zappe toute émission dans laquelle Madame Ockrent apparaît. Je n’ai pas pu supporter le comportement de la journaliste qui, très fière d’elle, avait obtenu un scoop des autorités qui avaient renversé le Shah d’Iran : celui d’interroger dans sa cellule, sans aucune empathie, de manière « très professionnelle » dirait ses admirateurs, « très inhumaine » dirait l’ancien journaliste que j’ai été, l’ancien Premier Ministre, Amir Abbas Hoveida, qui devait être exécuté le surlendemain. Odieux ! Que ne ferait-on pour un scoop !
Voilà un extrait sur Wikipédia de la biographie de madame Ockrent :
« Pour la chaine française, elle décroche un scoop en 1979 en interviewant dans sa cellule Amir Abbas Hoveida, ancien premier ministre du Shah d'Iran, destitué lors de la Révolution islamique. L'orientation des questions et la rigueur du ton adopté par Christine Ockrent suscite une vive controverse au sein du monde du journalisme, au vu de la situation de l'ancien dirigeant iranien, exécuté le surlendemain d'une balle dans la nuque à l'issue d'un procès expéditif mené par l'ayatollah Sadeq Khalkhali. »[][]Je ne suis donc pas étonné de la défiance d’une grosse majorité des journalistes vis-à-vis de leur patronne. Pas plus que m’étonne le soutien que lui apporte Sarkozy. L’une et l’autre contribuent à donner de la France une bien piètre image.