Honte à la police

Il est intéressant de lire sur Médiapart le récit intitulé : « La garde à vue traumatisante de six lycéens de Fontainebleau » de Drapher.Ce récit raconte le traitement révoltant qu’ont infligé des policiers à des lycéens qui s’étaient permis de manifester. Coups, insultes, vexations, humiliations. Ce type d’information est devenu banal parce que quasi quotidien. Il n’a plus rien d’étonnant. Tout ça, parce qu’un dictateur a corrompu des instances républicaines pour en faire une arme qui lui permet de se maintenir au pouvoir.Etaient-ils ainsi dès le départ, ces policiers ? Avaient-ils choisi ce métier pour pouvoir être du bon côté de la violence, celle qu’on peut exercer au nom de la loi, en toute impunité ? Ont-ils été recrutés parmi les 29% d’hommes qui sortent du système scolaire en situation d’échec, analphabètes, incapables de faire autre chose que de matraquer ? Sont-ils ceux qui condensent le plus le conflit des générations ? Infoutus d’imposer leur autorité à leurs propres enfants, ils se vengent sur les enfants des autres ? Etaient-ils ainsi dès le départ ou ont-ils été modelés progressivement par un ministre de l’Intérieur nommé Sarkozy qui se préparait déjà à son rôle de dictateur ? Faire du chiffre, réprimer, protéger la propriété, essentiellement celle des nantis (cf la propriété corse d’un acteur connu), truquer les statistiques pour faire croire que la criminalité diminue alors qu’elle est en expansion, répandre une idée d’insécurité et maintenir un climat de terreur pour justifier des attaques des populations les plus fragiles…Une politique saine, celle qui veille au bon fonctionnement de la ville (polis, en grec) exige que fonctionne une police, c’est évident, à condition que ce soit une police faite de personnes équilibrées, solides, sereines, pas de ces Pitbull enragés, haineux, féroces, formés à l’image de leur maître.Je comprends mieux à présent pourquoi Sarkozy a rendu obligatoire la lecture de la lettre d’adieu de ce jeune lycéen de 17 ans, Guy Môquet, fusillé le 22 octobre 1941 et dont l’anniversaire de la mort est dans cinq jours. Il voulait sans doute mettre en garde les lycéens d’aujourd’hui sur ce qui les attend s’ils se permettent de se rebeller contre son autorité.Or Guy Môquet est un exemple à suivre, lui qui a aussi lutté contre une dictature, et non à fuir.